Marina Anca, Quand la chenille devient papillon ou la dictature roumaine vue par une adolescente libre, « enrichi par l'auteur suite aux questions des élèves de 3e lors de ses conférences », éditions Saint-Honoré, 2022
« Dans ce récit historique, le lecteur apprendra la ténacité dont il faut faire preuve pour tenter de vivre heureux dans une dictature communiste, où la terreur et la surveillance quotidienne règnent en maître. Le ton narratif semble innocent mais les critiques portent sur l’ascension du communisme, le durcissement de la dictature, l’exécution de Ceausescu et la gravité de l’histoire de la Roumanie sont perceptibles. Prenant l'histoire de son enfance comme prétexte, l'écrivaine nous dépeint son aperçu de notre société moderne au niveau social et, bien entendu, politique. Son témoignage, écrit de manière fluide, est à la portée des collégiens qui étudient les régimes totalitaires en troisième.
Française d’origine roumaine, Marina ANCA est arrivée en France en 1983, protégée par l'État français eu égard à la situation politique de sa famille. Cela s'est passé six ans avant la chute du régime communiste, ce que personne n'aurait pu prédire. Après avoir fini le lycée, ses études de commerce international et obtenu un DESS en droit, l'écrivaine a travaillé dans la mode et la publicité avant de se consacrer à l’écriture. Elle signe là un témoignage autobiographique particulièrement émouvant et positif sur ces vingt-cinq ans terrifiants et nous offre un exemple d'intégration réussie. »
https://www.blinklinebooks.com/product-page/Quand-la-chenille-devient-papillon
Luminitza C. Tigirlas, Eau prisonnière, Jacques André éditeur, 2022
« Servant de matière poétique, les quatre éléments se révèlent dans leur texture, couleur, température. La poésie de Luminitza C. Tigirlas les transforme pour en faire un principe de vie grâce auquel le corps se déploie, se dresse vers la lumière qui nous console, nous revigore par un don de parole. L’eau est prisonnière, mais elle nous souffle au visage, elle est noire, épaisse et brûlante comme l’inconscient, serait-ce donc de la lave, comme cette chose qui vit et bouillonne en nous à notre insu ? L’œuvre agit du premier au dernier vers pour bouleverser l’âme, pour transmuter l’humain en objet cosmique. L’eau prisonnière ne demande qu’à être libérée, à nous venir à la bouche avec le goût de vivre et la soif d’aimer en ouvrant l’écluse imaginaire du temps. »
Des embouchures apatrides
attendent tes lèvres
pour souffler la fin de l’exode
L’Attente exige rente à perpétuité
Le mot de l'éditeur :
« L'art poétique consiste à pouvoir identifier et nommer des choses qui n'existent pas ou à moitié seulement. Or ce sont ces choses-là qui gouvernent nos sentiments, orientent nos désirs et génèrent nos pulsions. Luminitza, au prénom si évident et symbolique, éclaire de son regard tantôt émerveillé, tantôt lucide et amusé, les eaux sombres et troubles de l'inimaginé pour faire apparaître d'étranges images qui sont nôtres pourtant. »
www.jacques-andre-editeur.eu
http://luminitzatigirlas.eklablog.com
Cristian Fulaş, Iochka, traduit du roumain par F. et J.-L. Courriol, La Peuplade, 2022
« Au cœur d’une vallée sauvage des Carpates, Iochka fabrique du charbon de bois. Quasi centenaire, il aime se taire, boire sec et dévaler ivre les routes sinueuses des montagnes au volant de sa vieille Trabant bleue. Mais le plus souvent, il demeure assis sur le banc cloué à l’extérieur de sa petite maison, se remémorant son existence hors norme. La guerre, les camps soviétiques, Ceaușescu, puis la camaraderie du chantier quand il est affecté à la construction d’une voie ferrée qui ne mène nulle part. Là, loin du tumulte de l’Histoire, il expérimente l’harmonie sexuelle auprès d’Ilona, l’amour lumineux de sa vie, et partage l’amitié indéfectible du contremaître, du docteur et du pope, tous trois aussi alcooliques et excentriques que lui. Avec eux, il approche le secret du temps et du bonheur.
Dans une prose au souffle immense, Cristian Fulaș fait exister des personnages inoubliables. Iochka, roman aussi drôle que poignant, est un chant puissant dédié aux vies minuscules cassées et oubliées dans la grande course du monde. »
https://lapeuplade.com
Catherine Durandin, Ma Roumanie communiste, L’Harmattan, 2023
« Trente ans et plus après l'effondrement du système soviétique, ma Roumanie communiste ne m'a pas quittée. Lointaine sans doute mais très présente encore. C'est en 1967 que, jeune historienne à l'Institut National des Langues et Civilisations orientales, je découvre, lors d'un voyage d'étudiants français, un monde qui me bouscule, des petits morceaux d'un pays dont j'étudie l'histoire et la langue… Une étrange ambiance opaque, tant de non-dits, de silences, de mensonges. Et surtout, un tel contrôle politique, policier. Un encadrement étouffant pour notre groupe d'« invités ». Ma Roumanie communiste s'est imposée au fil des années. Parmi mes premiers interlocuteurs, plusieurs sont devenus des amis fidèles. Souvenirs contrastés. « Demeurent mon malaise et ma distance face au cynisme pragmatique et insolent de certains de mes contacts. L'oubli ne m'est pas possible. »
https://www.editions-harmattan.fr