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constantin acosmei

  • Les guenilles de la vie

    Poésie, Roumanie, Constantin Acosmei, Nicolas Cavaillès, éditions Marguerite Waknine, Jean-Pierre LongreConstantin Acosmei, Le Jouet du mort, traduit du roumain par Nicolas Cavaillès, éditions Marguerite Waknine, coll. Les cahiers de curiosités, 2024

    L’unique recueil de Constantin Acosmei est en fait un livre pluriel. D’abord par sa composition : encadrées par deux sonnets en -x, rappels élaborés, malicieux et troublants de Mallarmé (saluons au passage la tâche du traducteur), cinq sections en vers ou en prose (les poèmes en vers généralement entre parenthèses, comme pour en marquer le caractère passager ou décalé, comme pour en faire humblement de simples remarques marginales), cinq sections dont les points communs seraient l’ironie frisant le sarcasme, l’absurde cheminant vers le désespoir, l’onirisme confinant au cauchemar, l’ignorance sœur de l’impuissance…

    C’est dans les scènes de la vie quotidienne que le poète puise son inspiration, en extirpant à plusieurs reprises le « taedium vitae », cette lassitude proche du « dor » roumain ; une vie quotidienne dont l’évocation penche le plus souvent vers ce qu’elle a de dérisoire et de sordide, une vie où une mèche de cheveux est forcément « sale », où les ressorts d’un lit sont forcément « cassés », où la gnôle est forcément « éventée », où l’on boit de « l’âcre vinasse », où les corps suintent de fluides – bave, morve, larmes, excréments… –, où l’on joue avec des os (« le jouet du mort »). L’amour n’est pas absent du recueil, mais il reste abstrait ou soustrait : « j’écoute mon cœur / palpiter et je m’imagine / être amoureux » ; et lorsque la nature est là, elle contient la mort (une « charogne » dans un jardin, une poule à égorger…).

    La poésie d’un quotidien vu d’un côté morbide n’exclut pas la présence, voire la nécessité d’une lumière, pourtant éphémère (« l’une après l’autre s’éteignent les poésies / écrites à la lumière du réchaud »), et la section en prose intitulée « Relations » semble tranquillement raconter des scènes tirées des trois âges successifs de la vie, enfance, maturité, vieillesse. Les anecdotes relatées ont l’apparence, simultanément, du réalisme et du rêve. À quoi s’en tenir ? L’onirisme tourne à la bizarrerie teintée d’un absurde que ne renieraient pas Urmuz ou Ionesco. La mort est toujours là, mais pas plus redoutée que la vie, si l’on en croit certains textes comme « je ne crains pas la mort » ou « palinodie » : « je ne suis pas curieux de vivre / ni de mourir ». Et si cela arrive, « qui sait quel avenir lumineux / on pourra lire dans mes viscères ». Voilà l’enjeu de la mort.

    Jean-Pierre Longre

    http://margueritewaknine.free.fr/entree.htm

  • Parutions récentes, été 2016

    Poésie, Autobiographie, Histoire, Roumanie, Constantin Acosmei, Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, Marie-Hélène Fabra-Bratianu, Paul Fabra, L’HarmattanConstantin Acosmei, Ce qui s’est passé. Traduction du roumain par Nicolas Cavaillès et l’auteur, éditions hochroth Paris, coll. « sine die », 2016

    Présentation :

    Qualifié de « grand silencieux » par la critique, Constantin Acosmei, né en 1972 à Tîrgu Neamţ, est l’auteur d’un seul livre, Jucăria mortului (Le Jouet du mort), réédité à trois reprises depuis sa première parution en 1995. Il n’écrit plus.

    je prends entre mes doigts une mèche sale

    de mes cheveux emmêlés la brûle avec ma

    cigarette à la racine et la jette sous le lit 

    www.paris.hochroth.eu

     

    Poésie, Autobiographie, Histoire, Roumanie, Constantin Acosmei, Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, Marie-Hélène Fabra-Bratianu, Paul Fabra, L’HarmattanMarie-Hélène Bratianu, La mémoire des feuilles mortes. Préface de Paul Fabra, L’Harmattan, 2016

    Présentation :

    Ma mère était la descendante d'une grande famille roumaine, les Bratianu. Son père était historien et homme politique. Il est mort dans un camp. Mais elle préférait me raconter les réunions familiales avec des vieux généraux, des jeux dans des parcs avec un vrai roi, des enfants princes et des gouvernantes allemandes. Je me rappelais alors que ma mère venait d'une autre planète, en noir et blanc, comme les photographies accumulées dans une malle, à la maison.

    www.editions-harmattan.fr