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  • La mémoire et la parole

    REVUE, FRANCOPHONE, ROUMANIE, BENJAMIN FONDANE, JEAN-PIERRE LONGRECahiers Benjamin Fondane n° 26, « Vie et survie », 2023

    Le jeune Fundoianu avait la plume déjà alerte et acide, déjà familière du second degré engagé. En témoignent deux textes critiques, « Le 1er mai socialiste » (1916, traduit par Carmen Oszi) et « Interview d’un Cubain » (1921, traduit par Hélène Lenz), tous deux pertinemment et savamment commentés par Aurélien Demars : le premier « ironise à propos de la fête du 1er mai alors que fait rage la Première Guerre mondiale », le second, interview imaginaire d’un citoyen cubain, est une charge contre l’enseignement de l’époque en Roumanie, qui asservit les consciences au lieu de libérer l’imagination et de se mettre « au service de l’enfant et de son émancipation ».

    Pour importantes et originales qu’elles soient, ce ne sont là que quelques pages de ce cahier, qui réunit encore une fois des articles de recherche riches et variés sur la poésie (Monique Jutrin et Agnès Lhermitte, ponctués par les « Lettres de Fondane à Seghers »), sur la philosophie (Monique Teboul, Sylvain Saura, Evelyne Namenwirth, Jean Dhombres), sur le cinéma (Érix de Lussy, avec le scénario inédit de Roméo et Juliette au XXème siècle), sur les relations entre Benjamin Fondane et Jean Paulhan (Serge Nicolas)…

    Comme le rappelle Agnès Lhermitte (« Fondane en corbeau »), le poète « redoutait que se perde sa mémoire, sa parole. Il « brigu[ait] » de « naviguer dans l’esprit des hommes », mais craignait de n’être plus qu’« un bouquet d’orties sous [leurs] pieds ». Voilà qu’en 1922, il reparait au cinéma, sous les espèces d’un corbeau. » Les « Cahiers », fidèlement, régulièrement, ravivent « sa mémoire, sa parole ».

    Jean-Pierre Longre

     

    Sommaire du numéro


    Éditorial
    - Vie et survie de Benjamin Fondane

    • Poésie
    - Vie et survie : «Ce bouquet d’orties», Monique Jutrin
    - Où (nous) mènent Tristan et Yseut ?, Agnès Lhermitte, Agnès Lhermitte
    - Lettres de Fondane à Seghers

    • Philosophie
    - Traces de la présence de Fondane dans les premiers colloques des intellectuels juifs de langue française, Margaret Teboul
    - À propos de l’issue : «il suffit d’une brèche», Sylvain Saura
    - Quand Fondane cite, le monde bascule, Evelyne Namenwirth
    - Sur l’écriture philosophique de Benjamin Fondane, Jean Dhombres

    • Dossier Fondane –Paulhan
    - Fondane, Paulhan, et la rhétorique, Serge Nicolas
    - Notes de Fondane sur Les Fleurs de Tarbes

    • Cinéma
    - Fondane scénariste à la Paramount, Eric de Lussy
    - Roméo et Juliette (scénario inédit), Benjamin Fondane

    • Dossier roumain
    - Le premier mai socialiste, B. Fundoianu, traduit par Carmen Oszi, commentaire par Aurélien Demars
    - Interview d’un Cubain, B. Fundoianu, traduit par Hélène Lenz
    - Leçon d’absurdie, Aurélien Demars

    • Notes et comptes rendus
    - Fondane en corbeau
    - Hommage à Anne Mounic, Margaret Teboul

    • Informations

    • Bibliographie sélective
    - Bibliographie

    • Collaborateurs

  • Des voix nécessaires

    Revue, francophone, Roumanie, Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreCahiers Benjamin Fondane n° 25, « Dialogues », 2022

    Placé « sous le signe du dialogue », ce nouveau numéro des Cahiers Benjamin Fondane l’est aussi sous celui de la découverte (ce qui est l’une des caractéristiques régulières de ces Cahiers). D’ailleurs le dernier article, signé Ko Iwatsu, s’intitule « Comment j’ai découvert Benjamin Fondane ». Pour la majorité des textes, les découvertes sont le fruit de recherches approfondies à partir de connaissances déjà précises de l’auteur.

    Il y a les « voix poétiques » avec lesquelles Fondane a dialogué, celles de Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire (Monique Jutrin), celles de Tristan Corbière et Émile Verhaeren (Gisèle Vanhese), celle d’Homère par Ulysse interposé (Heidi Traendlin et Agnès Lhermitte) ; il y a les « convergences » entre René Clair et Benjamin Fondane, tous deux enthousiasmés par le cinéma muet, puis se résignant, après maints moments de méfiance, au cinéma parlant.

    Un chapitre est consacré aux « voix roumaines » issues de la jeunesse de B. Fundoianu : un « dictionnaire domestique » (vache, poule, cochon) traduit par Hélène Lenz et analysé par Agnès Lhermitte ; un article sur « B. Fundoianu, traducteur de Heine » (par Roxana Sorescu), un autre sur deux textes inédits de celui qui s'appelait encore Benjamin Wechsler (par Serge Goffard). Et deux « études » : l’une sur le terme « technique » dans les écrits de Benjamin Fondane (par Sylvain Saura), l’autre sur la « lecture de Lévy-Bruhl par Francesco Nisio », « en affinité avec l’approche fondanienne » (par Serge Nicolas).

    Le tout complété par une histoire de la réception de Fondane au Japon (Takuma Ito), et par les traditionnels et utiles notes, comptes rendus, informations, suggestions bibliographiques… Voilà une nouvelle livraison qui nous conforte dans l’idée, affirmée par Monique Jutrin dans son éditorial, que les voix des poètes et de Benjamin Fondane nous sont nécessaires « en ce début de XXIe siècle ».

    Jean-Pierre Longre

    Sommaire du numéro


    • Éditorial

    • Voix poétiques
    - Voix poétiques Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire, Monique Jutrin
    - Ulysse, le retour impossible, Heidi Traendlin
    - Feuilleté d’Ithaque, Agnès Lhermitte
    - Benjamin Fondane et Tristan Corbière, Gisèle Vanhese
    - Benjamin Fondane et Émile Verhaeren, Gisèle Vanhese

    • Voix roumaines
    - De mon dictionnaire domestique, B. Fundoianu, traduit par Hélène Lenz
    - La ferme philosophique de B. Fundoianu : vache, poule, cochon, Agnès Lhermitte
    - Heine traduit en roumain par B. Fundoianu, Roxana Sorescu, traduit par Hélène Lenz
    - Destin et identités du jeune Benjamin Wechsler, Serge Goffard

    • Études
    - Technique : perspectives ouvertes par ce terme dans les écrits de Fondane, Sylvain Saura
    - Lecture de Lévy-Bruhl par Francesco Nisio, Serge Nicolas

    • Dialogue Fondane-Clair
    - Cinéma muet, cinéma parlant : Benjamin Fondane et René Clair, Eric de Lussy

    • Fondane au Japon
    - Réception de Benjamin Fondane au Japon : de 1928 à nos jours, Takuma Ito
    - Comment j’ai découvert Benjamin Fondane, Ko Iwatsu

    • Notes et comptes rendus
    Ulysse en traduction portugaise
    - Échos des pogroms de 1941 à Jassy
    - Les fées enfermées : une énigme résolue

    • Informations

    • Bibliographie sélective

     

    www.benjaminfondane.com

  • Fondane inédit

    revue, francophone, roumanie, benjamin fondane, jean-pierre longreCahiers Benjamin Fondane n° 24, « Découvertes », 2021

    Le titre l’annonce : ce numéro des Cahiers nous fait « découvrir » des textes inédits, traduits de l’œuvre roumaine de Fondane, dont se dévoilent ainsi des pans entiers.

    La première « découverte » est celle de la version roumaine du Festin de Balthazar, Festinul lui Baltazar (1922), ici donnée dans une traduction d’Hélène Lenz, et suivie de deux analyses : « Deux monologues de Balthazar », où Agnès Lhermitte explore les frontières entre poésie et théâtre, montrant par exemple comment un « monologue lyrique » comme celui de Balthazar « comporte une virtualité épique et une virtualité dramaturgique » ; dans la seconde analyse, « Benjamin Fondane et l’auto sacramental », Serge Nicolas part de La Cena del Rey Baltazar de Calderón (1634) pour montrer comment Fondane, adaptant cette œuvre en écrivant le Festinul, « fait figure de précurseur » en 1922, de même que plus tard, en réécrivant la pièce en français, il se trouve « profondément engagé dans les expériences artistiques de son époque », sans cacher ses « préoccupations métaphysiques ».

    La deuxième « découverte » est celle d’une correspondance entre Benjamin Fondane et André Spire, commentée par Monique Jutrin, qui évoque à cette occasion, entre autres, l’antisémitisme des années 1920, et aussi l’intérêt de Fondane pour le travail de traduction, dans une perspective toute moderne (mettant notamment l’accent sur « l’importance du rythme »). Suit un dossier sur le cinéma, comprenant quelques articles retrouvés dans lesquels Fondane « a fait découvrir la poésie de l’écran » et qui sont commentés par Till R. Kuhnle. Puis deux textes sur Oscar Wilde publiés en 1921, traduits et commentés par Carmen Oszi : Fondane y « contribue à la réception roumaine de cet écrivain », le « réhabilite » même, tout en empruntant à André Gide, qu’il admirait.

    Dans un texte publié en 1922, traduit par Tatiana-Ana Flureianu, Fondane n’hésite pas à comparer Creangă et Mallarmé : « Creangă est un artiste – et même un artiste qui joue avec les mots – ce qui permet de le rapprocher de Mallarmé. On peut trouver la comparaison de mauvais goût, cependant elle me hante depuis longtemps. » Enfin, Evelyne Namenwirth propose une « relecture de Baudelaire et l’expérience du gouffre », « livre inachevé » laissé en « héritage » par le poète incarcéré : « Il sait ce qui l’attend mais souhaite que lui survive ce livre, présentement à l’état de tapuscrit. » « C’est bien malgré lui qu’il « abandonne » son bien pour nous le confier. Nous ne pouvons donc qu’imaginer un dialogue sans fin, faisant fi des années qui nous séparent, le temps aboli, une fraternité s’installant. » C’est bien ce type de dialogue qu’assurent, à leur manière à la fois savante et fraternelle, les Cahiers Benjamin Fondane.

    Jean-Pierre Longre

    Sommaire du numéro

    • Editorial
    - Éditorial
    - Lettre inédite de Jean Grenier à Jean Paulhan (mars 1944)

    • Théâtre
    - Le Festin de Balthazar (1922), B. Fundoianu, traduit par Hélène Lenz
    - Deux monologues de Balthazar, Agnès Lhermitte
    - Benjamin Fondane et l’auto sacramental, Serge Nicolas

    • Correspondance
    - Lettre à André Spire, Benjamin Fondane
    - Carte postale à André Spire
    - Ilarie Voronca, André Spire
    - Autour d’une correspondance,, Monique Jutrin

    • Cinéma
    - Cinéma : articles retrouvés, Eric de Lussy
    - À travers quelques articles de presse de 1929, Till R. Kuhnle

    • Articles traduits du roumain
    - Oscar Wilde, B. Fundoianu
    - Oscar Wilde selon Fondane : la vie et l’art, Carmen Oszi
    - Creanga, B. Fundoianu
    - Creanga, un artiste original, Tatiana Fluieraru

    • Relecture de Baudelaire et l’expérience du gouffre
    - Baudelaire et l’expérience du gouffre, réception d’un héritage, Evelyne Namenwirth

    • En mémoire
    - Lettre à Lucy Zultak
    - Claude Vigée
    - Cédric Demangot

    • Informations

    • Bibliographie sélective

    www.benjaminfondane.com  

  • Quelques parutions récentes

    Roman, Essai, Revue, Roumanie, francophone, Mariana Gorczyca, Ina Delaunay, éditions Non Lieu,  Luminitza C. Tigirlas, Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, Benjamin Fondane, Société d’études Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreMariana Gorczyca, Cadence pour une marche érotique. Roman traduit du roumain par Ina Delaunay, éditions Non Lieu, 2019

    « En Roumanie, l'histoire d'un triangle amoureux entre une docteure, une professeure et un pianiste, tous épris de liberté durant les dernières années du régime de Ceausescu. »

    « Sur de grands mouvements musicaux se joue un roman de la séduction : séduction amoureuse, séduction artistique, séduction consumériste. Mais le séducteur n'est pas nécessairement une figure abjecte, il est ici l'élan vital. Le pianiste virtuose Tiberiu Vánky, et trois femmes de sa vie amoureuse, Renate, Ana et Margit, improvisent leurs expériences sexuelles dans une Transylvanie multiethnique et durant les dernières années grises du régime de Ceausescu. Ils s'abîmeront, se perdront et se retrouveront dans une marche effrénée pour accéder à une certaine forme de liberté. 1990 ouvre en Roumanie une perspective plus séduisante, un tempo plus joyeux, quand le peuple peut finalement respirer, rêver, passer les frontières... Les trois femmes évoluent alors dans une nouvelle harmonie : assumant une féminité plus complexe, elles se libéreront des mœurs anciennes, au contraire de Tiberiu Vánky qui restera fidèle à la fantaisie de ses aventures. Publié pour la première fois en 2010, considéré comme l'un des meilleurs romans roumains d'après la Révolution de 1989, ce livre a remporté trois prix nationaux importants. »

    www.editionsnonlieu.fr

     

     

    Roman, Essai, Revue, Roumanie, francophone, Mariana Gorczyca, Ina Delaunay, éditions Non Lieu,  Luminitza C. Tigirlas, Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, Benjamin Fondane, Société d’études Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreLuminitza C. Tigirlas, Fileuse de l'invisible — Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, coll. Essais, 2019

    « Inspiré par l’œuvre et la vie de la poétesse russe Marina Tsvetaeva, l’essai de Luminitza C. Tigirlas couronne ce qu’on peut appeler une Trilogie, initialement intitulée « Parfaire le sacré sans pardonner l’amour », texte un peu volumineux pour voir le jour dans un seul livre. Sa publication a été possible en trois volets qui interrogent le sacrifice de l’amour au nom de la création et dans le silence du sacré, commencée avec Rilke-Poème. Élancé dans l’asphère (L’Harmattan, 2017) et poursuivie dans l’ordre de leur publication par l’essai Avec Lucian Blaga, poète de l’autre mémoire, (éditions du Cygne, avril 2019). »

     « Le fil est une voix créatrice d’hérésies, elle monte au-dessus du métier de la fileuse de l’invisible — Marina Tsvetaeva (1892-1941). Sa nécessité rythmique d’être poète est celle de vivre, d’accomplir sa mission « d’oreille de la voix ». Se disant « murée vive », Marina exhorte le monde à la vérité de la perte et au franchissement poétique du Mur qui l’exile à l’intérieur d’elle-même. La poétesse s’appelle tour à tour Ariane, Maroussia, Tatiana, Sonetchka, Anna, Frère féminin, Rilke, Pasternak, Dieu-Diable, Noyé, Musique, Mère-Morte, Meurtrimère… Vide, Âme, Dieu… Poète de l’être à l’âme toute nue, Marina Tsvetaeva se fonde et se refonde dans une exposition poétiquement hérétique et, pourquoi pas, lyriquement croyante. Son exigence particulière pour le sacré fait ériger en vers « la vérité céleste contre la vérité terrestre ». Le vide, l’âme, le mystère et le sacrifice en tant qu’il est la « passion de la mort » nous interpellent au cœur des œuvres lues au cours de cet essai dans leur reflet de l’amour de l’amour en même temps que son refus. Passionnément, le désir d’amour de Marina est désir de mort. »

     

    TABLE

    Liminaire 9

    I Au métier du hors-âme 13

    II Brisures et éclatement d’un « Dieu-Diable » 43

    III Brûlure du Vide à vif du poème 59

    IV Saule-Sapho, frère féminin 95

    V Être unique et ne pas rencontrer l’Homme 123

    VI Au monde — du son irrecevable 149

    VII Où sont les mots à ne pas finir ? 167

     

    http://luminitzatigirlas.eklablog.com/fileuse-de-l-invisible-marina-tsvetaeva-a163982130

    https://editions-corlevour.com

     

     

    Roman, Essai, Revue, Roumanie, francophone, Mariana Gorczyca, Ina Delaunay, éditions Non Lieu,  Luminitza C. Tigirlas, Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, Benjamin Fondane, Société d’études Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreCahiers Benjamin Fondane n° 22. « Pourquoi l'art - Chimériques esthétiques ». Société d’études Benjamin Fondane, 2019

     

    Sommaire du numéro



    Éditorial
    - Éditorial 


    • Chimériques esthétiques 
    - Critique et esthétique : de Gourmont à Fondane, Agnès Lhermitte
    - Fondane, Gourmont et Le Mercure de France, Vincent Gogibu
    - Réflexions liminaires sur le Faux Traité d’esthétique de 1925, Serge Nicolas 

    • Poésie et philosophie 
    - Présence de Chestov et de Nietzsche dans Ulysse, Alice Gonzi
    - Fondane théâtralement opposé à Valéry 

    • Cinéma et théâtre 
    - Correspondante inédite avec Jean Paulhan, Benjamin Fondane
    Rapt : un défi cinématographique, Carmen Oszi
    - Lucas Gridoux acteur de théâtre et de cinéma, Eric de Lussy 

    • Peinture 
    - En compagnie de Benjamin Fondane, Marina Levikoff
    - Fondane et Chagall, Saralev Hollander 

    • L’écrivain et le social 
    - Démocratie et art (inédit), Benjamin Fondane, traduit par Aurélien Demars
    - Devant l’Histoire, Evelyne Namenwirth
    - L’écrivain et son temps, Monique Jutrin
    - À propos d’une citation de Victor Hugo, Monique Jutrin
    - Les années 33-37 pour Benjamin Fondane, Margaret Teboul
    - À propos des hussards sabre au clair, Margaret Teboul 

    • Notes 
    - Fragment d’une lettre à Ion Călugăru, B. Fundoianu, traduit du roumain par Carmen Oszi
    - Dialogues au bord du gouffre, Gisèle Vanhese
    - Paysages, compte rendu, J-P Longre 

    • Informations 
    - Informations 

    • Bibliographie sélective 
    - Bibliographie sélective 

    • Collaborateurs

    www.benjaminfondane.com

  • Un lyrisme de rupture

    Poésie, Roumanie, Benjamin Fondane, Odile Serre, Mircea Martin, Monique Jutrin, Le temps qu’il fait, Jean-Pierre LongreBenjamin Fondane, Paysages, poèmes 1917-1923 traduits du roumain par Odile Serre. Préface de Mircea Martin, avant-propos de Monique Jutrin. Le temps qu’il fait, 2019.

    Entre 1917 et 1923, c’est-à-dire avant son installation à Paris, Benjamin Fondane écrivit un certain nombre de poèmes dans sa langue maternelle, regroupés en 1930 sous le titre de Privileşti, terme complexe (comme le fait remarquer Monique Jutrin : « regard, vue, champ de vision ») traduit par Paysages. Ce titre et la thématique de beaucoup de poèmes pourraient faire croire à des évocations de la campagne roumaine, à un lyrisme bucolique dans la tradition du post-romantisme ou du symbolisme. Mais comme le font remarquer à juste titre Mircea Martin et Monique Jutrin, ce recueil est en « rupture » par rapport à ceux dont il semble se faire l’écho (Alecsandri, Eminescu, Blaga…) ; et si l’on y rencontre beaucoup de bovidés rappelant ceux du peintre Grigorescu, ils sont souvent liés à la morbidité de la nature.

    Dans ses « Mots sauvages » (titre de sa préface, on ne peut plus significatif), Fondane lui-même écrit : « Poésie ! Combien d’espoirs j’ai mis en toi ! Quelle certitude, quel messianisme ! J’ai cru en effet que tu pouvais apporter une réponse là où la métaphysique et la morale avaient depuis longtemps tiré les volets. […] J’ai brusquement compris que mon paradis terrestre avec bœufs, abondance, bouse, était mensonge, et mensonge le poème où il se trouvait. Mensonge, Hugo, Goethe ! Mensonge séraphique Eminescu ! Avec Baudelaire et Rimbaud seuls pointait une lueur de vérité. ». C’est un fait : ses poèmes se situent du côté de la « force obscure ». Si les champs, les animaux, la vigne, l’automne, l’amour y sont des leitmotive, ils se présentent sur le mode de l’insolite, de l’expressionnisme, de la séparation, voire du désespoir. Les accents baudelairiens, rimbaldiens, apollinariens résonnent comme « le spleen » (titre de l’un des textes). Les nuages planent « au-dessus du fumier », le taureau et la vache « lancent à la lune des mugissements lents et stupides »… Si lyrisme il y a, il se heurte de plein fouet à la dérision.

    Et si l’amour est invoqué, il se heurte à la mort :

                       « – Aimes-tu, mon amour, les paysans aux semailles

                       et les chevaux morts, morts en ce jour d’été ? »

    Vrai poète, Benjamin Fondane l’est à coup sûr, dès le début. Vrai poète, parce qu’il rompt avec la tradition sans la renier complètement, parce qu’aussi il prévoit, il annonce la mise en route d’une œuvre d’avant-garde nécessitant cette rupture, et prédit en quelque sorte la suite :

                       « Mais un soir viendra où je partirai d’ici,

                       sans savoir très bien où je vais ni même

                       si m’attend la mort putride ou la semence d’une autre vie.

                       Le silence comme un tertre m’ensevelira. »

    Jean-Pierre Longre

    www.letempsquilfait.com

    www.benjaminfondane.com

  • « Liberté sans dogmes »

    Essai, Roumanie, francophone, Benjamin Fondane, Monique Jutrin, Remy de Gourmont, Agnès Lhermitte et Vincent Cogibu éditions de l’éclat, Jean-Pierre LongreBenjamin Fondane, Devant l’Histoire, textes réunis et présentés par Monique Jutrin, éditions de l’éclat, 2018

    Ce qui caractérise Benjamin Fondane et le distingue de beaucoup de ses contemporains, c’est, comme le dit Monique Jutrin, « sa liberté d’esprit et sa lucidité ». « La véritable révolte ne peut être qu’individuelle », écrivait-il dans Rimbaud le voyou. Sur le plan politique, ni nationalisme ni internationalisme, ni capitalisme ni marxisme, et un antifascisme radical ; sur le plan artistique, liberté de création ; sur le plan philosophique, une pensée nourrie de clairvoyance et de métaphysique, et de ce qu’il nomme lui-même « irrésignation » devant l’Histoire et le malheur.

    Cette indépendance, cette clairvoyance sont au cœur des textes qui composent Devant l’Histoire – textes réunis et présentés par Monique Jutrin, traduits du roumain (lorsqu’ils ne sont pas directement écrits en français) par Marlena Braester, Hélène Lenz, Carmen Oszi, Odile Serre et Aurélien Demars, établis et commentés avec beaucoup de précision dans des notes concernant, pour chacun d’entre eux, son origine et son contenu, le tout complété par une bibliographie et une chronologie utiles.

    Inaugurés par l’article « L’Homme devant l’Histoire ou le bruit et la fureur » (1939), qui contient l’essentiel d’une pensée parfois provocatrice à force de rigueur sur la montée de la barbarie nazie, les textes sont répartis en deux grandes sections, « Autour de la grande guerre » (1913-1922) et « L’entre-deux-guerres » (1927-1937), suivis d’un écrit posthume, « Eaux-mères » (1950). Dans un « post-scriptum », Monique Jutrin souligne « l’absence de textes pour les années 1940-1944 », c’est-à-dire pendant l’occupation et jusqu’à l’assassinat de l’auteur à Auschwitz ; période durant laquelle, pourtant, il « travailla d’arrache-pied, laissant inachevés une grande partie de ses écrits, tant philosophiques que poétiques. » : ce furent des poèmes, des articles, des lettres (à Camus par exemple), son Baudelaire et l’expérience du gouffre

    Les 200 pages de Devant l’Histoire donnent l’occasion de mieux connaître Fondane, de confirmer ou d’infirmer certains points de vue sur sa pensée, mais aussi de constater que même lorsqu’il s’agit de philosophie et de théorie, l’élégance du style, le choix des mots, la profondeur poétique sont toujours là, quelles que soient les circonstances. Et ce n’est pas un hasard si nous rencontrons, au fil des pages, un certain nombre de ses contemporains – écrivains, intellectuels, artistes qu’il approuve ou qu’il contredit – parmi lesquels Gide, Malraux, Denis de Rougemont, Chestov bien sûr, Jacques Maritain, Albert Camus… ; pas un hasard non plus si nous le voyons évoquer le surréalisme, Dada, la Palestine, ou si nous l’entendons lancer un appel aux étudiants roumains de Paris pour contrer « l’offensive fasciste » que connaissent leur pays et l’Europe. Benjamin Fondane est par-dessus tout un artiste dans le siècle, épris d’indépendance.

    Jean-Pierre Longre

    www.lyber-eclat.net  

     

    Essai, Roumanie, francophone, Benjamin Fondane, Monique Jutrin, Remy de Gourmont, Agnès Lhermitte et Vincent Cogibu éditions de l’éclat, Jean-Pierre LongreParution à signaler :

    Benjamin Fondane et Remy de Gourmont. Questions d’esthétique. Dossier n° 2 de la Nouvelle imprimerie gourmontienne. Coordonné par Agnès Lhermitte et Vincent Cogibu.

    « Fruit de la collaboration des deux associations (Société d'études Benjamin Fondane : SEBF, et Cercle des Amateurs de Remy de Gourmont : CARGO), ce volume est le numéro 2 de la collection "Dossiers" de la Nouvelle Imprimerie gourmontienne. Il comprend les écrits consacrés par Fondane à Remy de Gourmont et au mouvement symboliste, au nombre desquels plusieurs textes inédits, ainsi que quelques études sur l'influence exercée par Gourmont sur le jeune Fondane, surtout dans sa période roumaine ».

    www.remydegourmont.org

  • Mystique, philosophe, poète

    Revue, francophone, Roumanie, Benjamin Fondane, Monique Jutrin, Jean-Pierre LongreCahiers Benjamin Fondane n° 21, « Entre mystique et philosophie. Retour à Titanic », Société d’études Benjamin Fondane, 2018

    Ce vingt-et-unième cahier commence, après l’éditorial, par un texte plein de poésie, « Sinaïa », au début duquel Benjamin Fondane avoue : « Ce soir, je suis sentimental. ». Ainsi permet-il au lecteur de prendre son élan pour affronter l’inédit qui suit, plus austère, mais d’un intérêt qui mérite les études qu’il suscite.

    « L’idée vulgaire que l’on se fait du mystique c’est qu’il a peu à partager avec le philosophe ; le second est un homme de savoir, le premier un homme de cœur. De toutes façons le second cherche la vérité, le premier le salut, la sainteté. L’un décrit Dieu, l’autre le cherche. Cela est vrai, et pourtant… le philosophe, s’il n’a pas l’élan du mystique, n’en a pas moins l’ “enthousiasme” ; il ne cherche pas le salut mais la solution ; il n’ambitionne pas la joie mais la béatitude ; s’il ne veut le repos, le sommeil, il veut néanmoins la tranquillité, la sérénité ; il ne cherche pas Dieu mais “le divin” ; et s’il ne devient pas Dieu, il ne devient pas moins le “divin”. ». Nous sommes là au cœur des « Notes sur la mystique », ce texte rédigé sans doute entre 1939 et 1941. Les analyses qui suivent sa restitution intégrale relèvent de l’éclairage sur sa forme et son contenu, notamment sur « la question de la foi » (Monique Jutrin), puis de la contextualisation (Margaret Teboul) et des parallèles ou références (Serge Nicolas, Alice Gonzi, Saralev Hollander, Gabriela Bal), voire de l’examen minutieux d’une brève formule, « vérité emancipata a Deo » (Auélien Demars), car « s’il n’est pas une vétille, le détail est la profondeur qui émerge en surface d’un texte ».

    La deuxième partie du volume est consacrée à Titanic, dont le Cahier 12 avait commenté la genèse, et dans lequel, ici, Évelyne Namenwirth étudie la notion de temps, Agnès Lhermitte les « fraternités urbaines » et Heidi Traendlin « le bestiaire ». La reproduction d’un autre texte de Fondane sur Denis de Rougemont sert de base à Éric de Lussy pour développer la « contradiction cordiale » qui a marqué les rapports entre les deux écrivains. Puis il s’agit de « Fondane et Alendy » par Dominique Guedj. Un autre texte de Fondane, « Criza » (1922), est traduit et commenté (« lucidité, liberté d’esprit ») par Carmen Oszi, précédant un fort intéressant relevé des textes traduits en roumain par Fondane, dont l’édition, préparée par Roxana  Sorescu, verra le jour sous peu, espérons-le.

    Les « rencontres » de Peyresq, consacrées chaque été à Benjamin Fondane, deviennent l’« École de Peyresq », une école très libre, « un groupe d’êtres réunis par un esprit commun », suggère Monique Jutrin. Souhaitons que cette « école » produise longtemps encore les beaux Cahiers consacrés à l’écrivain.

    Jean-Pierre Longre

     

    Sommaire de ce numéro :

    Éditorial
    - Éditorial
    - « Sinaia », Benjamin Fondane, traduit par Odile Serre 

    • Entre mystique et philosophie 
    - Notes sur la mystique, Benjamin Fondane
    - Un texte apologétique, Monique Jutrin
    - Fondane et la mystique dans les années trente et quarante, Margaret Teboul
    - Lévy-Bruhl , les primitifs et la mystique, Serge Nicolas
    - La question du Mal, Alice Gonzi
    - D’un détail pélagien chez Fondane, Aurélien Demars
    - La voix juive : la valeur de vie, Saralev Hollander
    - Échos de Plotin, Gabriela Bal
    - En marge des notes sur la mystique, Benjamin Fondane 

    • Retour à Titanic 
    - Présentation, Monique Jutrin
    Titanic, un temps particulier ?, Evelyne Namenwirth
    - Fraternités urbaines dans Titanic,, Agnès Lhermitte
    - Le bestiaire de Titanic,, Heidi Traendlin 

    • Études 
    - Compte rendu de Politique de la personne, Benjamin Fondane
    - Fondane et Rougemont : « une contradiction cordiale », Eric de Lussy
    - Fondane et Allendy, Dominique Guedj 

    • Domaine roumain 
    - « La crise », Benjamin Fondane
    - La crise de l’esprit au lendemain de la Grande Guerre, Carmen Oszi
    - Textes traduits en roumain par Fondane, Roxana Sorescu 

    • En mémoire 
    - Isi Zultak
    - Claude Hampel
    - André Montagne
    - Eve Griliquez 

    • Informations  

    • Bibliographie sélective  

    • Collaborateurs

     

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  • Tzara, l’homme paradoxal

    Revue, francophone, Roumanie, Europe, Tristan Tzara, Kurt Schwitters, Paul Celan, Benjamin Fondane, Henri Béhar, Jean-Pierre LongreRevue Europe n°1061-1062, septembre-octobre 2017. Tristan Tzara, Kurt Schwitters.

    2017 : Dada a cent ans, et la revue Europe célèbre cet anniversaire en publiant un numéro sur la figure fondatrice et marquante du mouvement, Tristan Tzara, augmenté d’un dossier sur Kurt Schwitters, fondateur du mouvement « Merz », et qui selon Tzara « a toujours été naturellement dada ».

    Intéressons-nous à ce qui concerne Tzara, dont les articles publiés ici – à commencer par l’introduction d’Henri Béhar – réhabilitent l’œuvre entière, au-delà du dadaïsme, en soulignant les fructueuses contradictions de l’homme et de l’écrivain, et à propos duquel se pose la « question fondamentale » : « Comment devient-on poète ? ». Les différentes contributions promettent un tour d’horizon significatif : le jeunesse roumaine (« trist în ţară », Tristan Tzara triste au pays ?) et ce qui s’en est suivi (Petre Raileanu), un entretien avec Serge Fauchereau par Henri Béhar, qui s’intéresse aussi à L’homme approximatif, « le recueil le plus beau », le « cadeau de divorce avec le surréalisme ». Corinne Pencenat étudie « le paradoxe d’un théâtre qui refuse le théâtre », celui de « l’imprévu » ; Marc Kober se penche sur Où boivent les loups, Émilie Frémond sur Granins et issues (« illisible ? Peut-être ne s’agit-il pas de comprendre ces excursions sous l’épiderme »). Tzara et la langue poétique (Maryse Vassevière), Tzara et les arts (Philippe Dage, Catherine Dufour, Elza Adamowicz), Tzara et la musique (Sébastien Arfouilloux), Tzara et l’éditeur Guy Lévis Mano (Eddie Breuil), Tzara et l’Espagne (Juan Manuel Bonet), Tzara et les États-Unis (Judith Delfiner)… Voilà réflexion faite plus qu’un tout d’horizon : une exploration approfondie assurée par des spécialistes qui mettent en valeur les différentes facettes, souvent inattendues, d’un créateur paradoxal.

    Suivent donc des articles sur Kurt Schwitters, figure aussi originale de l’avant-garde artistique et littéraire : contributions de Tristan Tzara en personne, de Patrick Beurard-Valdoye, Isabelle Ewig, Agathe Mareuge, Isabelle Schulz, et un intéressant texte de Schwitters lui-même, ainsi que des photos et des reproductions. Le tout est complété par des poèmes d’auteurs colombiens (2017 est aussi l’année France-Colombie), par la réponse de Dominique Gramont à la question « À quoi rime la poésie ? », par les chroniques et notes de lecture attendues. Ce qu’écrit Henri Béhar à la fin de son introduction peut ici servir de conclusion à portée générale : « Il faut donc lire l’œuvre de Tzara pour ce qu’elle est, et non pour ce qu’elle est supposée illustrer. ».

    Jean-Pierre Longre

    www.europe-revue.net

    (Il y a un an, Europe publiait un numéro sur Paul Celan (n° 1049-1050, septembre-octobre 2016), et quelques mois auparavant, un autre sur Ghérasim Luca (n° 1045, mai 2016). La littérature d’origine roumaine est toujours vivante…

    Voir:

    https://www.europe-revue.net/wp-content/uploads/2016/07/Livret-Paul-celan-R.pdf et  http://livresrhoneroumanie.hautetfort.com/archive/2016/05/16/revues-de-printemps-5802625.html

  • Théâtre, poésie, philosophie…

    Revue, francophone, Roumanie, Benjamin Fondane, Monique Jutrin, Jean-Pierre LongreCahiers Benjamin Fondane n° 20. « Fondane homme de théâtre. Au temps du poème ». Société d’études Benjamin Fondane, 2017.

    « Fondane se refuse les facilités du premier degré ». Cette constatation, faite par Agnès Lhermitte à propos de l’élégie, pourrait caractériser et résumer l’idée centrale du n° 20 des Cahiers Benjamin Fondane, consacré en grande partie aux idées sur le théâtre, mais aussi à la poésie et à la philosophie.

    « Benjamin Fondane homme de théâtre » : suivant le fil conducteur constitué par la création et l’histoire du groupe d’avant-garde « Insula », inspiré par Jacques Copeau et créé par Fondane en 1922 à Bucarest, plusieurs articles analysent les relations entre l’écrivain et cet « art qui prend des risques » (formule rappelée par Carmen Oszi). Éric de Lussy établit un intéressant parallèle entre le « paradoxe sur le spectateur » et Le paradoxe sur le comédien : pour Fondane, le spectateur, comme le comédien pour Diderot, doit être « toujours maître de lui » et d’une lucidité constante. Aurélien Demars, examinant la notion de « théâtre du suicide », rappelle « la clairvoyance prémonitoire de Fondane à l’égard de l’eugénisme d’État », et l’ultime et tragique témoignage de l’écrivain qui, arrêté sous l’Occupation, refusa d’être libéré sans sa sœur, et ainsi se condamna à mort. Théâtre et poésie (Serge Nicolas), théâtre et philosophie (Maria Villela-Petit), études fouillées s’appuyant sur les textes, puis l’hypothèse d’un « inédit de 1920 » émise par Aurélien Demars complètent ce dossier.

    Au temps du poème : ce recueil, que l’on retrouve dans le volume Le mal des fantômes publié chez Verdier en 2006, fait l’objet de fines analyses de Monique Jutrin (« Passéiser l’actualité »), de Saralev Hollander (sur l’exil), de Heidi Traendlin (« La tirelire des songes »), d’Agnès Lhermitte (sur le sonnet « Quand de moi-même en moi les voix se taisent », sur deux êtres aimés, Armand et Marior, et, d’une manière plus large, sur les thèmes élégiaques dans Au temps du poème).

    Philosophie : dans ce troisième ensemble, Alice Gonzi poursuit une réflexion sur Fondane et Aristote, et Margaret Teboul décrypte les notes inédites sur Le Désir d’éternité de Ferdinand Alquié, écrites par Fondane en 1943 (« L’animal et la raison »).

    Deux études de Gisèle Vanhese (« Benjamin Fondane et Yves Bonnefoy ») et d’Annafrancesca Naccarato (« Poésie, image et traduction »), ainsi qu’un texte inédit (« Appel aux étudiants ») traduit et présenté par Carmen Oszi précèdent les notes et informations diverses.

    Ce volume, riche en études fouillées, circonstanciées, précises, issu de la dernière rencontre de Peyresq, atteste, si besoin était, la vivacité de la réflexion sur un écrivain chez qui voisinent avec bonheur la création poétique, les théories théâtrales et la recherche philosophique.

     Jean-Pierre Longre

     

    Sommaire de ce numéro :

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  • Revues de printemps

    Entre France et Roumanie (en passant par la Suisse), quelques numéros de revues viennent de paraître, que l’on ne peut que recommander.

     

    • Le n° 19 des Cahiers Benjamin Fondane (2016) est consacré d’une part à des « relectures du Mal des fantômes, d’autre part à un dossier sur « Fondane lecteur », toujours sous la direction de Monique Jutrin.

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    Sommaire :

    Voir www.benjaminfondane.com/les_cahiers-la_liste-0-1-1-0-1.html

    Sur Le bal des fantômes, cliquez ICI 

     

    Le Persil, que Marius Daniel Popescu et ses amis publient sans relâche, et dans les vastes pages duquel ils laissent libre expression à des poètes, des écrivains, des artistes de tous horizons.

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    • N° 106-107-108 (automne 2015) : « Parce qu’à deux, c’est mieux. Textes courts et arts graphiques ». (« De l’encre à l’encre, des mots aux traits »). « Quarante-huitb auteurs et artistes qui font la paire et dialoguent librement entre texte et image ».
    • • N° 109-110-111 (hiver 2015-2016) : « Atelier d’écriture à la Fondation du Levant de Lausanne », avec les « contributions de trois écrivains consacrés : Bertl Galland, Daniel Abimi et Jean Chauma ».
    • N° 115-116-117-118 (mars 2016) : « Poésie », « numéro quadruple qui contient de la poésie sous toutes ses formes, inédite et écrite par soixante-huit auteur-e-s de Suisse romande réuni-e-s à l’occasion du Printemps de la Poésie ».

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    Voir : www.facebook.com/journallitterairelepersil

     

    Revue Europe n° 1045 (mai 2016) : Numéro consacré à Ghérasim Luca

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    Présentation :

    « Né en 1913 à Bucarest, Ghérasim Luca parlait roumain, français, allemand et yiddish. En 1962, dix ans après son installation à Paris, il notait pour lui-même cette proposition paradoxale et forte : « Je suis l'Étranjuif ». Il attendit en effet la fin des années quatre-vingt pour abandonner son statut d'apatride, obligé qu'il était de régulariser ses papiers d'identité. Son suicide, le 9 février 1994 dans la Seine, est venu comme rappeler non seulement qu'il se considérait comme définitivement « hors la loi », mais aussi qu'il avait toujours dansé sur la corde. Ses œuvres pleines de sa vie et sa vie entièrement consacrée à ses œuvres en témoignent toujours puisque sa danse continue à entraîner, à encourager et même à enflammer ici et ailleurs, à la fois douloureusement et de manière jubilatoire, en inventant multiplement « une littérature impossible de tous côtés ». Ghérasim Luca est bien un de nos grands intempestifs ! Surréaliste roumain, fabricant de « cubomanies » et de livres d'artistes méticuleusement réalisés, ami de Victor Brauner, de Wifredo Lam et de quelques autres peintres majeurs, poète sonore ou plutôt « récitaliste » faisant de la voix un prolongement du corps, Ghérasim Luca ne peut en réalité s'accorder avec une telle addition que d'aucuns compléteront forcément… sans jamais pouvoir en faire le tour.  Car ses œuvres et sa vie sont placées sous le signe d'un perpétuel débordement. Elles font un tourbillon dans le fleuve de notre devenir, tant du point de vue du poème que plus généralement des arts et du langage.

    « Le plus grand poète français, mais justement il est roumain, c'est Ghérasim Luca », disait Gilles Deleuze. À ses yeux, Luca était de ceux qui inventent «  des vibrations, des rotations, des tournoiements, des gravitations, des danses ou des sauts qui atteignent directement l'esprit ». Amour, humour, politique, éthique et poétique étaient indissociablement liés chez ce forgeur sauvage et subtil qui écrivait : « tout est irréalisable dans l'odieuse / société de classes, tout, y compris l'amour / la respiration, le rêve, le sourire / l'étreinte, tout, sauf la réalité / incandescente du devenir ».

    Serge Martin, Ghérasim Luca, Pierre Dhainaut, Thierry Garrel, Monique Yaari, Bernard Heidsieck, Bertrand Fillaudeau, Charles Pennequin, Patrick Beurard-Valdoye, Joël Gayraud, Sebastian Reichmann, Nicole Manucu, Anne Foucault, Jean-Jacques Lebel, Iulan Toma, Vincent Teixeira, Dominique Carlat, Sibylle Orlandi, Charlène Clonts, Laurent Mourey, Patrick Fontana, Alfredo Riponi, Alice Massénat. »

    CAHIER DE CRÉATION / ÉCRIVAINS ROUMAINS

    Gabriela Adameşteanu, Dan Lungu, Florina Ilis, Norman Manea, Marius Daniel Popescu, Nora Iuga.

    Cahier conçu par Jean-Yves Potel et Gabrielle Napoli.

    Voir : www.europe-revue.net/sommaire-mai.html

    Voir aussi: http://livresrhoneroumanie.hautetfort.com/archive/2016/05/16/l-or-des-mots-5801407.html 

  • Entre philosophie et littérature

    philosophie,littérature,roumanie,benjamin fondane,monique jutrin,parole et silenceBenjamin Fondane, Entre philosophie et littérature. Textes réunis par Monique Jutrin, Parole et silence, 2015

    Présentation de l’éditeur :

    « Benjamin Fondane avait songé à réunir ses articles en volume, ainsi qu’il le rappelle dans son testament littéraire de Drancy. Aussi, en rassemblant ces textes épars, auxquels sont joints des inédits, nous avons la sensation de réaliser un vœu de l’auteur.

    Si ces écrits des années vingt et trente peuvent intéresser le lecteur d’aujourd’hui, c’est que Fondane y a pris position dans les grands débats de son époque, tant littéraires et philosophiques qu’idéologiques : à propos de Dada et du surréalisme, du marxisme, de la psychanalyse, des liens entre poésie et métaphysique, de la lecture de Rimbaud ou de Lautréamont, pour ne citer que quelques sujets.

    Un grand nombre d’articles qui se présentent comme des comptes rendus sont en réalité des textes polémiques où Fondane se mesure à un auteur ou à une idée. Dès l’abord, nous sentons qu’il traque quelque chose, qu’il est à l’affût, et son diagnostic est souvent implacable. Il en veut à ceux qui désirent conclure à tout prix et prétendent résoudre les contradictions, et  pourfend ceux qui tentent de mesurer l’art à l’aide de schémas grossiers, le soupesant à l’aide de systèmes établis. Il s’agit toujours d’une lecture profondément engagée, souvent aimantée souterrainement par la pensée de Léon Chestov.

    Fondane suit les consignes de Nietzsche, pour qui l’art de la lecture réside dans la faculté de ruminer : transformer, pour s’en nourrir, le texte d’autrui et en faire son propre matériau. En refermant ce livre, le lecteur reste impressionné par le vaste champ de connaissances de l’auteur dans des domaines aussi divers. Mais avant tout s’inscrivent en lui la voix de ce lecteur singulier, à qui rien n’est indifférent, le regard incisif de celui à qui rien n’échappe. »

    www.paroleetsilence.com

     

  • « Une bibliothèque vivante »

    revue,francophone,roumanie,benjamin fondane,jean-pierre longreCahiers Benjamin Fondane n° 18, 2015

    Janvier 1944. « Benjamin Fondane écrit des lettres de vœux à ses amis. Ce seront les dernières », puisqu’il mourra en octobre à Auschwitz-Birkenau. Trois de ces lettres ouvrent ce nouveau numéro des Cahiers Benjamin Fondane, placé ainsi sous le signe de l’émotion et de l’amitié.

    Mais l’écrivain était aussi « un lecteur singulier », comme le dit Monique Jutrin (directrice de la publication) dans son introduction ; une bonne partie du volume est consacrée aux lectures de Fondane, à sa « bibliothèque vivante » : il y est question du surréalisme (Agnès Lhermitte, Serge Nicolas), de la philosophie (Saralev Hollander, Alice Gonzi, Aurélien Demars) ; du théâtre (Eric de Lussy), de la Bible (Elisabeth Stambor).

    La seconde grande partie porte sur « Fondane et la Grande Guerre », avec des articles de Carmen Oszi, Margaret Teboul, Aurélien Demars, et aussi de Fundoianu lui-même, traduits du roumain par Carmen Oszi, Odile Serre et Aurélien Demars.

    Quelques autres études (Gisèle Vanhese sur Benjamin Fondane et Yvan Goll, Dominique Gauch sur le même et Freud), ainsi que plusieurs textes traduits du roumain par Odile Serre, des notes de Jil Silberstein et Carmen Oszi, diverses informations et une bibliographie complètent ce numéro dont la richesse scientifique n’occulte pas la sensibilité poétique de celui qui écrivait en 1944 :

    Toujours en train

    de lire un livre !

    Toujours en train

    d’écrire un livre !

    Et tout à coup la neige tranquille dans ma vitre

     

    Jean-Pierre Longre

    Site de la Société d’études Benjamin Fondane : www.benjaminfondane.com