Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

revue

  • La mémoire et la parole

    REVUE, FRANCOPHONE, ROUMANIE, BENJAMIN FONDANE, JEAN-PIERRE LONGRECahiers Benjamin Fondane n° 26, « Vie et survie », 2023

    Le jeune Fundoianu avait la plume déjà alerte et acide, déjà familière du second degré engagé. En témoignent deux textes critiques, « Le 1er mai socialiste » (1916, traduit par Carmen Oszi) et « Interview d’un Cubain » (1921, traduit par Hélène Lenz), tous deux pertinemment et savamment commentés par Aurélien Demars : le premier « ironise à propos de la fête du 1er mai alors que fait rage la Première Guerre mondiale », le second, interview imaginaire d’un citoyen cubain, est une charge contre l’enseignement de l’époque en Roumanie, qui asservit les consciences au lieu de libérer l’imagination et de se mettre « au service de l’enfant et de son émancipation ».

    Pour importantes et originales qu’elles soient, ce ne sont là que quelques pages de ce cahier, qui réunit encore une fois des articles de recherche riches et variés sur la poésie (Monique Jutrin et Agnès Lhermitte, ponctués par les « Lettres de Fondane à Seghers »), sur la philosophie (Monique Teboul, Sylvain Saura, Evelyne Namenwirth, Jean Dhombres), sur le cinéma (Érix de Lussy, avec le scénario inédit de Roméo et Juliette au XXème siècle), sur les relations entre Benjamin Fondane et Jean Paulhan (Serge Nicolas)…

    Comme le rappelle Agnès Lhermitte (« Fondane en corbeau »), le poète « redoutait que se perde sa mémoire, sa parole. Il « brigu[ait] » de « naviguer dans l’esprit des hommes », mais craignait de n’être plus qu’« un bouquet d’orties sous [leurs] pieds ». Voilà qu’en 1922, il reparait au cinéma, sous les espèces d’un corbeau. » Les « Cahiers », fidèlement, régulièrement, ravivent « sa mémoire, sa parole ».

    Jean-Pierre Longre

     

    Sommaire du numéro


    Éditorial
    - Vie et survie de Benjamin Fondane

    • Poésie
    - Vie et survie : «Ce bouquet d’orties», Monique Jutrin
    - Où (nous) mènent Tristan et Yseut ?, Agnès Lhermitte, Agnès Lhermitte
    - Lettres de Fondane à Seghers

    • Philosophie
    - Traces de la présence de Fondane dans les premiers colloques des intellectuels juifs de langue française, Margaret Teboul
    - À propos de l’issue : «il suffit d’une brèche», Sylvain Saura
    - Quand Fondane cite, le monde bascule, Evelyne Namenwirth
    - Sur l’écriture philosophique de Benjamin Fondane, Jean Dhombres

    • Dossier Fondane –Paulhan
    - Fondane, Paulhan, et la rhétorique, Serge Nicolas
    - Notes de Fondane sur Les Fleurs de Tarbes

    • Cinéma
    - Fondane scénariste à la Paramount, Eric de Lussy
    - Roméo et Juliette (scénario inédit), Benjamin Fondane

    • Dossier roumain
    - Le premier mai socialiste, B. Fundoianu, traduit par Carmen Oszi, commentaire par Aurélien Demars
    - Interview d’un Cubain, B. Fundoianu, traduit par Hélène Lenz
    - Leçon d’absurdie, Aurélien Demars

    • Notes et comptes rendus
    - Fondane en corbeau
    - Hommage à Anne Mounic, Margaret Teboul

    • Informations

    • Bibliographie sélective
    - Bibliographie

    • Collaborateurs

  • Le foisonnant persil de Suisse romande

    revue, Le Persil, francophone, suisse, roumanie, marius daniel popescu, jean-pierre longreLe Persil Journal n° 206-207-208, février 2023

    Près de Lausanne pousse toujours un florissant Persil, « journal inédit », c’est-à-dire composé uniquement de textes nouveaux. Le numéro de février 2023 donne « parole et silence » à des auteurs de Suisse romande, à commencer par Raluca Antonescu (comme Marius Daniel Popescu originaire de Roumanie, et autrice francophone confirmée), avec un extrait de L’aile nord, où la protagoniste, embauchée comme femme de ménage dans un hôtel, subit de drôles de relations avec les chambres qu’elle entretient, « coincée dans [une] absurdité implacable. » L’auteur « invité », Jacques Gélat, écrivain et scénariste, propose à la fin du numéro un récit au centre duquel l’abandon (maternel) et le désir de meurtre (filial), le manque d’amour, la velléité de vengeance et « le passage du temps » donnent sa puissance à l’écriture.

    revue, Le Persil, francophone, suisse, roumanie, marius daniel popescu, jean-pierre longreEntre les deux, le foisonnement que l’on attend toujours du fameux journal grand format. Des proses réalistes ou non (Karine Yakim Pasquier, Odile Cornuz, Pauline Desnuelles, Philippe Veuve, Dania Miralles, Cornélia de Preux, Juliette Dezuari), du théâtre (Philippe Jeanloz), de la poésie bardée de citations (Marie Patrono, Anicée Willemin), des poèmes tendance haïkus (Philippe Fontannaz), des proses et des vers en alternance (Maud Armani)… Le tout est ponctué par un « Voyage en Suisse » photographique de Patrick Gilliéron Lopreno et par des lignes ambulantes de Marius Daniel Popescu en personne !

    Trois numéros en un, beaucoup de belle matière, beaucoup de branches, beaucoup de feuilles – encore un Persil à dévorer.

    Jean-Pierre Longre

    Le Persil journal, Marius Daniel Popescu, avenue de Floréal 16, 1008 Prilly, Suisse.

    Tél.  +41.21.626.18.79

    www.facebook.com/journallitterairelepersil

    E-mail : mdpecrivain@yahoo.fr

    Association des Amis du journal Le persil : lepersil@hotmail.com

  • Istrati, écrivain international

    REVUE, FRANCOPHONE, ROUMANIE, PANAÏT ISTRATI, JEAN-PIERRE LONGRELe Haïdouc, Bulletin d’information et de liaison de l’association des Amis de Panaït Istrati, n° 32, 2022

    « On ne connaît pas encore les conséquences que l’intérêt pour Vivekananda, ainsi que celui précédemment pour Bouddha, Tagore ou Gandhi, ont eues sur la pensée d’Istrati. Des recherches ultérieures pourront préciser le rôle que ces lectures ont joué sur ses choix. » Voilà comment Liviu Bordaş, spécialiste des relations entre l’Inde et la culture roumaine, laisse la porte ouverte vers la fin de son texte fort documenté sur les rapports qu’Istrati a entretenus avec l’Inde et sa culture, notamment par l’entremise de Romain Rolland ; la remarquable bibliographie qui complète le tout laisse d’ailleurs toutes possibilités de recherches ultérieures complémentaires.

    Ce premier dossier du nouveau numéro du Haïdouc est suivi d’un article tout aussi documenté de Dana Radler, de l’Université de Bucarest, sur les traductions de Panaït Istrati en langue anglaise. Elle y recense les éditeurs et traducteurs qui ont publié entre 1926 et 2012, aux États-Unis ou en Grande Bretagne, Kyra Kyralina, Oncle Anghel, Présentation des Haïdoucs, Les Chardons du Baragan, Nerrantsoula, La Maison Thuringer etc. Dana Radler conclut : « Ce n’est là qu’une partie du voyage de l’œuvre à travers les continents, par le truchement de plus de 25 langues, grâce aux traducteurs qui ont permis à des millions de lecteurs d’accéder à l’univers istratien. » Un recensement à poursuivre, donc.

    Jean-Pierre Weill, quant à lui, analyse le « pouvoir poétique » de l’œuvre d’Istrati. La poésie, chez le conteur, est contenue dans la puissance musicale de sa prose, dans l’imaginaire, dans le choix de certains mots, dans les titres mêmes de certains récits. « Panaït Istrati ne se donne sans doute pas pour un poète et il est avant tout conteur de ses propres aventures ou de celles de ceux qu’il a rencontrés, mais c’est au poète qu’il incarne, peut-être à son insu, que le lecteur doit son entrée dans l’œuvre. »

    Denis Taurel, dans ses « Débris de gloses errantes », met en pièces, preuves à l’appui, l’hypothèse selon laquelle Istrati serait mort au sanatorium de Filaret. Non, il est bien mort au n° 3 de la strada Paleologu à Bucarest. Rétablissant cette vérité, Denis Taurel exhume, « par la même occasion, quelques textes un peu oubliés. »

    Nous trouvons ensuite l’état des recherches, colloques, parutions, revues qui évoquent notre écrivain. Comme les précédents, un numéro de grande qualité, abondamment illustré, en tête duquel Christian Delrue, directeur de la publication et président de l’association, rappelle ce que celle-ci doit à celles et ceux qui ont récemment disparu (Roger Dadoun, Linda Lê, René Marchisio, Jeanne-Marie Santraud) ; et un numéro qui montre, entre autres, deux émouvantes photos de Panaït et Margareta Istrati à Nice en 1933, accompagnés de l’ami Josué Jéhouda. Un numéro à lire… et à voir.

    Jean-Pierre Longre 

    L’adhésion à l’Association des Amis de Panaït Istrati, qui permet entre autres de recevoir Le Haïdouc, est de 25,00 €. On peut adhérer en écrivant à l’adresse suivante :

    Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Portement, 116, impasse des Iris, 13880 Velaux – France, ou à amisdepanaitistrati@orange.fr

    Pour toute correspondance, s’adresser à : Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Delrue, 179 rue Duguesclin, 69003 Lyon.

    Sites : 

    www.panait-istrati.com

    www.facebook.com/IstratiHaidouc

     

    Sommaire du n° 32 :

    Éditorial Panaït Istrati, une présence à un monde « où la foi et le rêve remplissent l’existence entière de ses habitants » par Christian Delrue, p. 3

    Istrati, Rolland et les représentants de la « Renaissance indienne » par Liviu Bordaş, p.4

    Connexions transatlantiques : Traducteurs et éditeurs de Panaït Istrati en langue anglaise par Dana Radler, p.15

    Un aperçu du pouvoir poétique chez Panaït Istrati par Jean-Pierre Weill, p.21

    Débris de gloses errantes Istrati est mort chez lui le 16 avril 1935, Strada Paleologu numéro 3 au cinquième étage par Denis Taurel, p.25

    Du côté des universités et de la recherche, p.29

    Présence d’Istrati, p.31

    Brèves et variées, p.37

    Activités de l’association, p.38

    Notices bibliographiques, p.39

    Départs :

    Roger Dadoun (1928-2022), Linda Lê (1963-2022), René Marchisio (1927-2022), Jeanne-Marie Santraud (1922-2021), p.43

    Comité d’honneur, p.47

    Informations pratiques, p.48

  • Des voix nécessaires

    Revue, francophone, Roumanie, Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreCahiers Benjamin Fondane n° 25, « Dialogues », 2022

    Placé « sous le signe du dialogue », ce nouveau numéro des Cahiers Benjamin Fondane l’est aussi sous celui de la découverte (ce qui est l’une des caractéristiques régulières de ces Cahiers). D’ailleurs le dernier article, signé Ko Iwatsu, s’intitule « Comment j’ai découvert Benjamin Fondane ». Pour la majorité des textes, les découvertes sont le fruit de recherches approfondies à partir de connaissances déjà précises de l’auteur.

    Il y a les « voix poétiques » avec lesquelles Fondane a dialogué, celles de Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire (Monique Jutrin), celles de Tristan Corbière et Émile Verhaeren (Gisèle Vanhese), celle d’Homère par Ulysse interposé (Heidi Traendlin et Agnès Lhermitte) ; il y a les « convergences » entre René Clair et Benjamin Fondane, tous deux enthousiasmés par le cinéma muet, puis se résignant, après maints moments de méfiance, au cinéma parlant.

    Un chapitre est consacré aux « voix roumaines » issues de la jeunesse de B. Fundoianu : un « dictionnaire domestique » (vache, poule, cochon) traduit par Hélène Lenz et analysé par Agnès Lhermitte ; un article sur « B. Fundoianu, traducteur de Heine » (par Roxana Sorescu), un autre sur deux textes inédits de celui qui s'appelait encore Benjamin Wechsler (par Serge Goffard). Et deux « études » : l’une sur le terme « technique » dans les écrits de Benjamin Fondane (par Sylvain Saura), l’autre sur la « lecture de Lévy-Bruhl par Francesco Nisio », « en affinité avec l’approche fondanienne » (par Serge Nicolas).

    Le tout complété par une histoire de la réception de Fondane au Japon (Takuma Ito), et par les traditionnels et utiles notes, comptes rendus, informations, suggestions bibliographiques… Voilà une nouvelle livraison qui nous conforte dans l’idée, affirmée par Monique Jutrin dans son éditorial, que les voix des poètes et de Benjamin Fondane nous sont nécessaires « en ce début de XXIe siècle ».

    Jean-Pierre Longre

    Sommaire du numéro


    • Éditorial

    • Voix poétiques
    - Voix poétiques Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire, Monique Jutrin
    - Ulysse, le retour impossible, Heidi Traendlin
    - Feuilleté d’Ithaque, Agnès Lhermitte
    - Benjamin Fondane et Tristan Corbière, Gisèle Vanhese
    - Benjamin Fondane et Émile Verhaeren, Gisèle Vanhese

    • Voix roumaines
    - De mon dictionnaire domestique, B. Fundoianu, traduit par Hélène Lenz
    - La ferme philosophique de B. Fundoianu : vache, poule, cochon, Agnès Lhermitte
    - Heine traduit en roumain par B. Fundoianu, Roxana Sorescu, traduit par Hélène Lenz
    - Destin et identités du jeune Benjamin Wechsler, Serge Goffard

    • Études
    - Technique : perspectives ouvertes par ce terme dans les écrits de Fondane, Sylvain Saura
    - Lecture de Lévy-Bruhl par Francesco Nisio, Serge Nicolas

    • Dialogue Fondane-Clair
    - Cinéma muet, cinéma parlant : Benjamin Fondane et René Clair, Eric de Lussy

    • Fondane au Japon
    - Réception de Benjamin Fondane au Japon : de 1928 à nos jours, Takuma Ito
    - Comment j’ai découvert Benjamin Fondane, Ko Iwatsu

    • Notes et comptes rendus
    Ulysse en traduction portugaise
    - Échos des pogroms de 1941 à Jassy
    - Les fées enfermées : une énigme résolue

    • Informations

    • Bibliographie sélective

     

    www.benjaminfondane.com

  • Persil de printemps

    Le Persil n° 196-197-198, mars 2022, et 199-200-201, printemps 2022

    Revue, Le Persil, francophone, Suisse, Roumanie, Daniel Rothenbühler, Grégory Rateau, Sorin Dananae, Marius Daniel Popescu, Jean-Pierre LongreSous la houlette de l’infatigable Marius Daniel Popescu, deux numéros triples du Persil ont récemment vu le jour.

    L’un (printemps 2022), coordonné par Daniel Rothenbühler, est consacré à l’Institut littéraire suisse, situé à Bienne, qui forme des étudiants à la création littéraire sous tous ses aspects et dans toutes ses composantes, avec « trois traits caractéristiques » : « le mentorat, le bilinguisme et l’interdisciplinarité. » Les articles et entretiens présentés ici (dont le premier entre Marie Caffari (directrice de l’Institut) et deux enseignants, Samuel Moser et Daniel Rothenbühler, sont complétés par cinq textes choisis lors du concours des « Lectures-Rockhall-Lesungen » organisé par le Forum Rockhall, association bilingue soutenant l’Institut. Textes de Aleks Sekanié, Giuletta Mottini, Nora Osayuki Osagiobare, Sarah Marie et Tristan Schenken.

    Revue, Le Persil, francophone, Suisse, Roumanie, Daniel Rothenbühler, Grégory Rateau, Sorin Dananae, Marius Daniel Popescu, Jean-Pierre LongreLe numéro précédent (mars 2022) « contient des textes inédits d’auteurs de Suisse romande », en prose ou en vers : Corinne Desarzens, François Hüssy, Philippe Veuve, Emilie Bilman, Jean-Luc Dépraz, Fiorenzino Iori, Esther Sarre, Vincent Yersin, Véronique Emmenegger, Adrian Rachieru, Matthieu Ruf, Valérie Gillard. Les dernières pages accueillent la poésie de deux invités : Grégory Rateau, qui est entre autres rédacteur en chef du Petit Journal de Bucarest, et Sorin Dananae (texte traduit du roumain par Marius Daniel Popescu). Depuis la Suisse, Marius Daniel Popescu reste toujours fidèle à sa Roumanie natale…

    Jean-Pierre Longre

     

    Le persil journal, Marius Daniel Popescu, avenue de Floréal 16, 1008 Prilly, Suisse.

    Tél.  +41.21.626.18.79

    www.facebook.com/journallitterairelepersil

    E-mail : mdpecrivain@yahoo.fr

    Association des Amis du journal Le persil lepersil@hotmail.com

  • Fondane inédit

    revue, francophone, roumanie, benjamin fondane, jean-pierre longreCahiers Benjamin Fondane n° 24, « Découvertes », 2021

    Le titre l’annonce : ce numéro des Cahiers nous fait « découvrir » des textes inédits, traduits de l’œuvre roumaine de Fondane, dont se dévoilent ainsi des pans entiers.

    La première « découverte » est celle de la version roumaine du Festin de Balthazar, Festinul lui Baltazar (1922), ici donnée dans une traduction d’Hélène Lenz, et suivie de deux analyses : « Deux monologues de Balthazar », où Agnès Lhermitte explore les frontières entre poésie et théâtre, montrant par exemple comment un « monologue lyrique » comme celui de Balthazar « comporte une virtualité épique et une virtualité dramaturgique » ; dans la seconde analyse, « Benjamin Fondane et l’auto sacramental », Serge Nicolas part de La Cena del Rey Baltazar de Calderón (1634) pour montrer comment Fondane, adaptant cette œuvre en écrivant le Festinul, « fait figure de précurseur » en 1922, de même que plus tard, en réécrivant la pièce en français, il se trouve « profondément engagé dans les expériences artistiques de son époque », sans cacher ses « préoccupations métaphysiques ».

    La deuxième « découverte » est celle d’une correspondance entre Benjamin Fondane et André Spire, commentée par Monique Jutrin, qui évoque à cette occasion, entre autres, l’antisémitisme des années 1920, et aussi l’intérêt de Fondane pour le travail de traduction, dans une perspective toute moderne (mettant notamment l’accent sur « l’importance du rythme »). Suit un dossier sur le cinéma, comprenant quelques articles retrouvés dans lesquels Fondane « a fait découvrir la poésie de l’écran » et qui sont commentés par Till R. Kuhnle. Puis deux textes sur Oscar Wilde publiés en 1921, traduits et commentés par Carmen Oszi : Fondane y « contribue à la réception roumaine de cet écrivain », le « réhabilite » même, tout en empruntant à André Gide, qu’il admirait.

    Dans un texte publié en 1922, traduit par Tatiana-Ana Flureianu, Fondane n’hésite pas à comparer Creangă et Mallarmé : « Creangă est un artiste – et même un artiste qui joue avec les mots – ce qui permet de le rapprocher de Mallarmé. On peut trouver la comparaison de mauvais goût, cependant elle me hante depuis longtemps. » Enfin, Evelyne Namenwirth propose une « relecture de Baudelaire et l’expérience du gouffre », « livre inachevé » laissé en « héritage » par le poète incarcéré : « Il sait ce qui l’attend mais souhaite que lui survive ce livre, présentement à l’état de tapuscrit. » « C’est bien malgré lui qu’il « abandonne » son bien pour nous le confier. Nous ne pouvons donc qu’imaginer un dialogue sans fin, faisant fi des années qui nous séparent, le temps aboli, une fraternité s’installant. » C’est bien ce type de dialogue qu’assurent, à leur manière à la fois savante et fraternelle, les Cahiers Benjamin Fondane.

    Jean-Pierre Longre

    Sommaire du numéro

    • Editorial
    - Éditorial
    - Lettre inédite de Jean Grenier à Jean Paulhan (mars 1944)

    • Théâtre
    - Le Festin de Balthazar (1922), B. Fundoianu, traduit par Hélène Lenz
    - Deux monologues de Balthazar, Agnès Lhermitte
    - Benjamin Fondane et l’auto sacramental, Serge Nicolas

    • Correspondance
    - Lettre à André Spire, Benjamin Fondane
    - Carte postale à André Spire
    - Ilarie Voronca, André Spire
    - Autour d’une correspondance,, Monique Jutrin

    • Cinéma
    - Cinéma : articles retrouvés, Eric de Lussy
    - À travers quelques articles de presse de 1929, Till R. Kuhnle

    • Articles traduits du roumain
    - Oscar Wilde, B. Fundoianu
    - Oscar Wilde selon Fondane : la vie et l’art, Carmen Oszi
    - Creanga, B. Fundoianu
    - Creanga, un artiste original, Tatiana Fluieraru

    • Relecture de Baudelaire et l’expérience du gouffre
    - Baudelaire et l’expérience du gouffre, réception d’un héritage, Evelyne Namenwirth

    • En mémoire
    - Lettre à Lucy Zultak
    - Claude Vigée
    - Cédric Demangot

    • Informations

    • Bibliographie sélective

    www.benjaminfondane.com  

  • Souvenirs choisis

    Marius Daniel Popescu, Le Persil n° 187, juin 2021

    revue, autobiographie, francophone, suisse, roumanie,  le persil, marius daniel popescu, jean-pierre longre Marius Daniel Popescu, dans un élan permanent d’altruisme littéraire, ouvre habituellement les pages de son Persil à toutes sortes d’écrivains, de Suisse romande ou d’ailleurs, confirmés ou débutants, connus ou méconnus. Une fois n’est pas coutume : le numéro 187 est consacré uniquement à des textes inédits de sa propre plume. Et l’on n’est pas déçu. Dans la ligne de La symphonie du loup et de Les couleurs de l’hirondelle, mais aussi de ses Arrêts déplacés, les quatre récits d’inégale longueur qu’il nous offre ici fouillent dans les souvenirs d’un « tu » qui ne dévoile pas son identité, que l’on devine tout de même, des récits dont, la plupart du temps, l’action se déroule dans « le pays du parti unique » ou dans ce qu’il est devenu, et dont on devine aussi le nom…

    revue, autobiographie, francophone, suisse, roumanie,  le persil, marius daniel popescu, jean-pierre longre « Promotion d’un pion » évoque le travail d’été d’un étudiant en sylviculture qui, pour gagner de l’argent, s’est fait engager pour trois mois au « Bureau de Tourisme pour la Jeunesse », accueillant des vacanciers venus visiter la belle ville de l’Église Noire entourée de montagnes et cherchant, pour une somme modique, à loger dans un foyer d’étudiants. Nous sommes au temps du « parti unique », des petites et grandes compromissions, de l’appauvrissement du peuple : « La crise du pays transforme les individus en marchands de corruption, les denrées alimentaires de base sont devenues monnaie d’échange et objet de favoritisme. » C’est le règne des petits chefs auxquels « tu » résiste obstinément, se voyant agir comme s’il était spectateur de lui-même : « Tu vis une sorte de pièce de théâtre dans laquelle tu as le rôle de réceptionniste d’un hôtel minable, tu t’entends parler ». Le récit se termine par une aventure désopilante aux limites du tragique, comme la Roumanie de naguère en avait le secret.

    Dénouement d’un humour aussi surprenant pour le récit suivant, qui commence pourtant d’une manière dramatique, puisque le « parti unique » a décidé de détruire la maison du grand-père, qui demande à son petit-fils de l’aider à déménager ses meubles – ce qui se fera avec l’aide clandestine d’un oncle et d’un ami chauffeur : « Cet homme faisait souvent des transports illégaux, il était de mèche avec des policiers du parti unique, le pays était devenu un pays au noir. » Mais où entreposer les meubles ? C’est à ce propos que le même « tu » trouve une idée à la fois pratique, drôle et poétique, à l’occasion de Noël. Le lecteur découvrira ce garde-meubles original.

    Le troisième texte, dont l’action se déroule après la chute du « parti unique », est paradoxalement le plus triste, puisqu’il relate la mort soudaine d’un ami survenue dans le « Musée d’Art de la Ville » : « Tu le connais depuis tes études universitaires en sylviculture, tu le connaissais depuis trente-six ans. Il n’a pas pu se faire opérer, dans ton pays de là-bas les médecins demandent des pots de vin pour des bricoles et pour des choses importantes ». Mais c’est l’occasion de quelques réflexions sur la mort (« La mort a une faiblesse, elle nous unit, elle est toujours embarrassée par les liens qu’elle crée entre nous »), sur l’amitié et sur la complicité rieuse – car au-delà de l’idée de la mort, le rire bien arrosé ponctue la vie et même la littérature : allusion au « persil » (plante ou journal littéraire) : « Les bières, elles étaient pour ta soif, il fallait que le persil soit arrosé régulièrement. » Malgré cela, malgré les blagues et les facéties, l’ami « est parti dans l’au-delà ».

    Dans le quatrième texte, très bref, nous revenons dans « le pays d’ici », celui où vit maintenant l’auteur, avec une belle histoire de solidarité et de générosité. Et c’est une confirmation de ce qui court, en filigrane ou en clair, tout au long de la prose de Marius Daniel Popescu : la générosité, humaine et verbale (les deux vont ensemble). Les descriptions précises, le soin mis à entrer dans le détail des gestes, des objets, des relations humaines, le souci de tout dire, d’emplir la page de mots précis relèvent de l’intérêt pour les autres et du désintéressement fertile qui président aux publications – périodiques ou livresques – de l’auteur, ainsi que de l’ardeur existentielle : « La vie nous offre plein de mauvaises surprises, il faut survivre à tout, il faut toujours être capable de partir de zéro. »

    Jean-Pierre Longre

    www.facebook.com/journallitterairelepersil  

    Le persil journal, Marius Daniel Popescu, avenue de Floréal 16, 1008 Prilly, Suisse.

    Tél.  +41.21.626.18.79.

    E-mail : mdpecrivain@yahoo.fr

    Association des Amis du journal Le persil lepersil@hotmail.com

  • La constance du Persil

    revue, le persil, francophone, suisse, roumanie, Camelia Iuliana Radu, marius daniel popescu, jean-pierre longreLe Persil n° 169-170-171, avril 2020

    Ce nouveau numéro du Persil se termine par un beau et long poème de Camelia Iuliana Radu, traduit du roumain par Angela Nache Mamier – un poème qui fait littéralement apparaître une « desaparecida », Lisbonne la disparue, la mystérieuse, l’inconnue, et reconnaître la « beauté oubliée ».

    Auparavant, plusieurs auteurs de Suisse romande sont à l’honneur, avec des écrits en prose et en vers, nouvelles, poèmes, instantanés textuels, fragments, journal médical… Les auteurs : Isaac Pante, Florence Grivel, Jean-Yves Dubath, Valérie Ivanović, Victor Louis Joyet, Douna Loup, Pierre Fankhauser, Pierre Yves Lador, David Collin. Tons et styles divers, sujets variés, et bien sûr la qualité constante d’un « journal inédit » qui nous réserve toujours le meilleur.

    Jean-Pierre Longre

     

    Le persil journal, Marius Daniel Popescu, avenue de Floréal 16, 1008 Prilly, Suisse.

    Tél.  +41.21.626.18.79

    www.facebook.com/journallitterairelepersil

    E-mail : mdpecrivain@yahoo.fr

    Association des Amis du journal Le persil lepersil@hotmail.com

  • « Le persil appelle au travail »

    Le Persil n° 165, juillet 2019

    revue, le persil, francophone, suisse, roumanie, marius daniel popescu, Jean-Pierre LongrePour une fois, en déployant les ailes du Persil (drôle d’image, pourtant appelée par l’envergure des pages de ce journal hors normes), les lecteurs y trouvent uniquement du Marius Daniel Popescu. Et il n’y a pas de quoi se plaindre. Auteur hors normes lui aussi, il nous sert en apéritif et en dessert des souvenirs forestiers, dans lesquels le réalisme et la poésie font bon ménage. Les premiers rappellent des scènes vécues dans la jeunesse : « Tu devais travailler comme tout le monde pour le parti unique, il ne fallait pas devenir un parasite de la société. ». Plus tard, « tu feuillettes les forêts de ta mémoire », qui font remonter maintes images. Car « une forêt est une sorte d’immense jardin qui donne de la vie à la vie ».

    En double plat de résistance, le récit d’une rencontre avec Patrick, un drôle de poète SDF, qui a fui la France pour demander l’asile politique à la Suisse… Et, en séquences alternées, l’histoire d’une « comédienne à la Fabrique de douleurs », qui suit les instructions d’un inconnu : « Racontez-vous à vous-même, dites-vous les histoires qui font la dentelle de vos jours et de vos nuits. » ; ce qui entraîne d’étranges aventures, ainsi que des monologues débridés, des jeux et des danses avec les lettres et les mots : « Femme sous les mots, je respire folie je marche labyrinthe je parle une langue qui parle toutes les langues. Femme au-dessus des mots, je vous emmerde. J’ai appris l’explosion. De mes poumons. De mes neurones. ».

    revue, le persil, francophone, suisse, roumanie, marius daniel popescu, Jean-Pierre LongreEt voilà la grande affaire : les mots, qui vivent et qui donnent la vie, qui ont leur « territoire de chasse ». Le festin proposé par Marius Daniel Popescu se termine, en guise de digestif, par une série de courts poèmes tels qu’il en a le secret, au centre desquels trône justement le mot « MOT », qui donne des rendez-vous à ses congénères. « Ensemble, ils forment de petits groupes », et notre auteur, narrateur et poète tout uniment, a le don de les aider dans leurs démarches – ce qui nous permet de lire des images belles et surprenantes, telle celle-ci, prise au hasard : « La dame âgée d’en face était une feuille morte encore attachée à la branche de son thé. ». La forêt, la vie… Vraiment, si comme il l’écrit dans l’un de ses poèmes, « le persil appelle au travail », la récolte est une réussite absolue.

    Jean-Pierre Longre

    Le persil journal, Marius Daniel Popescu, avenue de Floréal 16, 1008 Prilly, Suisse.

    Tél.  +41.21.626.18.79

    www.facebook.com/journallitterairelepersil

    E-mail : mdpecrivain@yahoo.fr

    Association des Amis du journal Le persil lepersil@hotmail.com

  • Quelques parutions récentes

    Roman, Essai, Revue, Roumanie, francophone, Mariana Gorczyca, Ina Delaunay, éditions Non Lieu,  Luminitza C. Tigirlas, Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, Benjamin Fondane, Société d’études Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreMariana Gorczyca, Cadence pour une marche érotique. Roman traduit du roumain par Ina Delaunay, éditions Non Lieu, 2019

    « En Roumanie, l'histoire d'un triangle amoureux entre une docteure, une professeure et un pianiste, tous épris de liberté durant les dernières années du régime de Ceausescu. »

    « Sur de grands mouvements musicaux se joue un roman de la séduction : séduction amoureuse, séduction artistique, séduction consumériste. Mais le séducteur n'est pas nécessairement une figure abjecte, il est ici l'élan vital. Le pianiste virtuose Tiberiu Vánky, et trois femmes de sa vie amoureuse, Renate, Ana et Margit, improvisent leurs expériences sexuelles dans une Transylvanie multiethnique et durant les dernières années grises du régime de Ceausescu. Ils s'abîmeront, se perdront et se retrouveront dans une marche effrénée pour accéder à une certaine forme de liberté. 1990 ouvre en Roumanie une perspective plus séduisante, un tempo plus joyeux, quand le peuple peut finalement respirer, rêver, passer les frontières... Les trois femmes évoluent alors dans une nouvelle harmonie : assumant une féminité plus complexe, elles se libéreront des mœurs anciennes, au contraire de Tiberiu Vánky qui restera fidèle à la fantaisie de ses aventures. Publié pour la première fois en 2010, considéré comme l'un des meilleurs romans roumains d'après la Révolution de 1989, ce livre a remporté trois prix nationaux importants. »

    www.editionsnonlieu.fr

     

     

    Roman, Essai, Revue, Roumanie, francophone, Mariana Gorczyca, Ina Delaunay, éditions Non Lieu,  Luminitza C. Tigirlas, Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, Benjamin Fondane, Société d’études Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreLuminitza C. Tigirlas, Fileuse de l'invisible — Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, coll. Essais, 2019

    « Inspiré par l’œuvre et la vie de la poétesse russe Marina Tsvetaeva, l’essai de Luminitza C. Tigirlas couronne ce qu’on peut appeler une Trilogie, initialement intitulée « Parfaire le sacré sans pardonner l’amour », texte un peu volumineux pour voir le jour dans un seul livre. Sa publication a été possible en trois volets qui interrogent le sacrifice de l’amour au nom de la création et dans le silence du sacré, commencée avec Rilke-Poème. Élancé dans l’asphère (L’Harmattan, 2017) et poursuivie dans l’ordre de leur publication par l’essai Avec Lucian Blaga, poète de l’autre mémoire, (éditions du Cygne, avril 2019). »

     « Le fil est une voix créatrice d’hérésies, elle monte au-dessus du métier de la fileuse de l’invisible — Marina Tsvetaeva (1892-1941). Sa nécessité rythmique d’être poète est celle de vivre, d’accomplir sa mission « d’oreille de la voix ». Se disant « murée vive », Marina exhorte le monde à la vérité de la perte et au franchissement poétique du Mur qui l’exile à l’intérieur d’elle-même. La poétesse s’appelle tour à tour Ariane, Maroussia, Tatiana, Sonetchka, Anna, Frère féminin, Rilke, Pasternak, Dieu-Diable, Noyé, Musique, Mère-Morte, Meurtrimère… Vide, Âme, Dieu… Poète de l’être à l’âme toute nue, Marina Tsvetaeva se fonde et se refonde dans une exposition poétiquement hérétique et, pourquoi pas, lyriquement croyante. Son exigence particulière pour le sacré fait ériger en vers « la vérité céleste contre la vérité terrestre ». Le vide, l’âme, le mystère et le sacrifice en tant qu’il est la « passion de la mort » nous interpellent au cœur des œuvres lues au cours de cet essai dans leur reflet de l’amour de l’amour en même temps que son refus. Passionnément, le désir d’amour de Marina est désir de mort. »

     

    TABLE

    Liminaire 9

    I Au métier du hors-âme 13

    II Brisures et éclatement d’un « Dieu-Diable » 43

    III Brûlure du Vide à vif du poème 59

    IV Saule-Sapho, frère féminin 95

    V Être unique et ne pas rencontrer l’Homme 123

    VI Au monde — du son irrecevable 149

    VII Où sont les mots à ne pas finir ? 167

     

    http://luminitzatigirlas.eklablog.com/fileuse-de-l-invisible-marina-tsvetaeva-a163982130

    https://editions-corlevour.com

     

     

    Roman, Essai, Revue, Roumanie, francophone, Mariana Gorczyca, Ina Delaunay, éditions Non Lieu,  Luminitza C. Tigirlas, Marina Tsvetaeva,  éditions de Corlevour, Benjamin Fondane, Société d’études Benjamin Fondane, Jean-Pierre LongreCahiers Benjamin Fondane n° 22. « Pourquoi l'art - Chimériques esthétiques ». Société d’études Benjamin Fondane, 2019

     

    Sommaire du numéro



    Éditorial
    - Éditorial 


    • Chimériques esthétiques 
    - Critique et esthétique : de Gourmont à Fondane, Agnès Lhermitte
    - Fondane, Gourmont et Le Mercure de France, Vincent Gogibu
    - Réflexions liminaires sur le Faux Traité d’esthétique de 1925, Serge Nicolas 

    • Poésie et philosophie 
    - Présence de Chestov et de Nietzsche dans Ulysse, Alice Gonzi
    - Fondane théâtralement opposé à Valéry 

    • Cinéma et théâtre 
    - Correspondante inédite avec Jean Paulhan, Benjamin Fondane
    Rapt : un défi cinématographique, Carmen Oszi
    - Lucas Gridoux acteur de théâtre et de cinéma, Eric de Lussy 

    • Peinture 
    - En compagnie de Benjamin Fondane, Marina Levikoff
    - Fondane et Chagall, Saralev Hollander 

    • L’écrivain et le social 
    - Démocratie et art (inédit), Benjamin Fondane, traduit par Aurélien Demars
    - Devant l’Histoire, Evelyne Namenwirth
    - L’écrivain et son temps, Monique Jutrin
    - À propos d’une citation de Victor Hugo, Monique Jutrin
    - Les années 33-37 pour Benjamin Fondane, Margaret Teboul
    - À propos des hussards sabre au clair, Margaret Teboul 

    • Notes 
    - Fragment d’une lettre à Ion Călugăru, B. Fundoianu, traduit du roumain par Carmen Oszi
    - Dialogues au bord du gouffre, Gisèle Vanhese
    - Paysages, compte rendu, J-P Longre 

    • Informations 
    - Informations 

    • Bibliographie sélective 
    - Bibliographie sélective 

    • Collaborateurs

    www.benjaminfondane.com

  • Récolte de printemps

    Le Persil, numéro triple 162-163-164, mars 2019revue, Le Persil, francophone, suisse, roumanie, marius daniel popescu, jean-pierre longre

    Dans le premier texte, « Lire, demain ? » Marc Atallah est chargé de nous parler de la « littérature du futur ». Ce faisant, c’est la littérature de toujours qui devient l’objet de son propos, et c’est tant mieux. Le meilleur remède à la « consommation outrancière profondément individualiste », à la « communication cacophonique », au « libéralisme carnassier » et à la solitude qui en découle ? Les livres !

    Les 48 pages grand format de cette nouvelle livraison du fidèle Persil de Marius Daniel Popescu en sont un roboratif témoignage. Extraits, poèmes, nouvelles de Marc Agron, Antonio Albanese, Léa Farine, Thierry Luterbacher, Béatrice Monnard, Julien Mages, Maurice Meillard, Christine Rossier, Gilles de Montmollin témoignent de la vigueur et de l’épanouissement de la littérature de Suisse romande. Et les deux nouvelles de « l’invité » qui closent l’ensemble prouvent que, dans le domaine littéraire au moins, la Suisse, la Roumanie et la France font un excellent ménage à trois.

    Jean-Pierre Longre

     

    "Journal inédit, le persil est à la fois parole et silence ; ce numéro triple contient des textes inédits d’auteurs de Suisse romande et deux nouvelles de notre invité, Jean-Pierre Longre"

    Le persil journal, Marius Daniel Popescu, avenue de Floréal 16, 1008 Prilly, Suisse.

    Tél.  +41.21.626.18.79

    www.facebook.com/journallitterairelepersil

    E-mail : mdpecrivain@yahoo.fr

    Association des Amis du journal Le persil lepersil@hotmail.com

  • En Roumanie, les enfants !

    Revue, francophone, Enfants, Baïka, éditions Salmantina, Jean-Pierre LongreRevue Baïka n° 12, éditions Salmantina, automne 2018

    Baïka est une revue trimestrielle destinée aux 8-12 ans. À la fois divertissante et instructive, elle est consacrée à la « diversité culturelle » et aux horizons plus ou moins lointains, ouvrant ainsi l’esprit des enfants sur les pays et les peuples du monde. Le dossier principal de ce numéro 12 est consacré à la Roumanie, sous différents aspects.

    On commence par « La légende de Făt-Frumos », de Petru Ispirescu, écrite d’après des versions orales collectées par cet écrivain folkloriste du XIXème siècle. Les lecteurs suivront les aventures de ce « bel enfant », prince comblé cherchant « la Jeunesse sans fin et la Vie éternelle ». À ce propos, quelques lignes rappellent que Dracula est une légende originaire de Roumanie, mais qu’il y en a bien d’autres, dont celles des « Strigoi » ou « morts-vivants ». Retour à la réalité quotidienne avec Costina, Sandra et Julia, trois collégiennes qui vivent en France mais sont originaires de Roumanie : elles parlent de leurs régions (Bucarest, Hunedoara, Satu Mare), des traditions culinaires et vestimentaires, de l’histoire, de la langue (avec quelques mots en roumain), bref de choses fort intéressantes pour qui veut en savoir un peu plus sur le pays et la vie qu’on y mène. Il y a même un jeu (« le trésor du pont de Trajan »), une mignonne blague roumaine et, parmi un choix de livres, une mention pour Strada Zambila de Fanny Chartres. Et si l’on veut voyager davantage, le second dossier du numéro est consacré à l’île de Pâques…

    « Le prince Făt-Frumos trouvera-t-il la clef de la vie éternelle ? D’où vient vraiment Dracula ? Et comment les enfants font-ils la fête en Roumanie ? ». Autant de questions, avec plusieurs autres, auxquelles les enfants (et aussi les adultes) trouveront d’une manière à la fois ludique et sérieuse des réponses dans ce joli magazine. « Du voyage à chaque page »…

    Jean-Pierre Longre

    www.baika-magazine.com

  • Mystique, philosophe, poète

    Revue, francophone, Roumanie, Benjamin Fondane, Monique Jutrin, Jean-Pierre LongreCahiers Benjamin Fondane n° 21, « Entre mystique et philosophie. Retour à Titanic », Société d’études Benjamin Fondane, 2018

    Ce vingt-et-unième cahier commence, après l’éditorial, par un texte plein de poésie, « Sinaïa », au début duquel Benjamin Fondane avoue : « Ce soir, je suis sentimental. ». Ainsi permet-il au lecteur de prendre son élan pour affronter l’inédit qui suit, plus austère, mais d’un intérêt qui mérite les études qu’il suscite.

    « L’idée vulgaire que l’on se fait du mystique c’est qu’il a peu à partager avec le philosophe ; le second est un homme de savoir, le premier un homme de cœur. De toutes façons le second cherche la vérité, le premier le salut, la sainteté. L’un décrit Dieu, l’autre le cherche. Cela est vrai, et pourtant… le philosophe, s’il n’a pas l’élan du mystique, n’en a pas moins l’ “enthousiasme” ; il ne cherche pas le salut mais la solution ; il n’ambitionne pas la joie mais la béatitude ; s’il ne veut le repos, le sommeil, il veut néanmoins la tranquillité, la sérénité ; il ne cherche pas Dieu mais “le divin” ; et s’il ne devient pas Dieu, il ne devient pas moins le “divin”. ». Nous sommes là au cœur des « Notes sur la mystique », ce texte rédigé sans doute entre 1939 et 1941. Les analyses qui suivent sa restitution intégrale relèvent de l’éclairage sur sa forme et son contenu, notamment sur « la question de la foi » (Monique Jutrin), puis de la contextualisation (Margaret Teboul) et des parallèles ou références (Serge Nicolas, Alice Gonzi, Saralev Hollander, Gabriela Bal), voire de l’examen minutieux d’une brève formule, « vérité emancipata a Deo » (Auélien Demars), car « s’il n’est pas une vétille, le détail est la profondeur qui émerge en surface d’un texte ».

    La deuxième partie du volume est consacrée à Titanic, dont le Cahier 12 avait commenté la genèse, et dans lequel, ici, Évelyne Namenwirth étudie la notion de temps, Agnès Lhermitte les « fraternités urbaines » et Heidi Traendlin « le bestiaire ». La reproduction d’un autre texte de Fondane sur Denis de Rougemont sert de base à Éric de Lussy pour développer la « contradiction cordiale » qui a marqué les rapports entre les deux écrivains. Puis il s’agit de « Fondane et Alendy » par Dominique Guedj. Un autre texte de Fondane, « Criza » (1922), est traduit et commenté (« lucidité, liberté d’esprit ») par Carmen Oszi, précédant un fort intéressant relevé des textes traduits en roumain par Fondane, dont l’édition, préparée par Roxana  Sorescu, verra le jour sous peu, espérons-le.

    Les « rencontres » de Peyresq, consacrées chaque été à Benjamin Fondane, deviennent l’« École de Peyresq », une école très libre, « un groupe d’êtres réunis par un esprit commun », suggère Monique Jutrin. Souhaitons que cette « école » produise longtemps encore les beaux Cahiers consacrés à l’écrivain.

    Jean-Pierre Longre

     

    Sommaire de ce numéro :

    Éditorial
    - Éditorial
    - « Sinaia », Benjamin Fondane, traduit par Odile Serre 

    • Entre mystique et philosophie 
    - Notes sur la mystique, Benjamin Fondane
    - Un texte apologétique, Monique Jutrin
    - Fondane et la mystique dans les années trente et quarante, Margaret Teboul
    - Lévy-Bruhl , les primitifs et la mystique, Serge Nicolas
    - La question du Mal, Alice Gonzi
    - D’un détail pélagien chez Fondane, Aurélien Demars
    - La voix juive : la valeur de vie, Saralev Hollander
    - Échos de Plotin, Gabriela Bal
    - En marge des notes sur la mystique, Benjamin Fondane 

    • Retour à Titanic 
    - Présentation, Monique Jutrin
    Titanic, un temps particulier ?, Evelyne Namenwirth
    - Fraternités urbaines dans Titanic,, Agnès Lhermitte
    - Le bestiaire de Titanic,, Heidi Traendlin 

    • Études 
    - Compte rendu de Politique de la personne, Benjamin Fondane
    - Fondane et Rougemont : « une contradiction cordiale », Eric de Lussy
    - Fondane et Allendy, Dominique Guedj 

    • Domaine roumain 
    - « La crise », Benjamin Fondane
    - La crise de l’esprit au lendemain de la Grande Guerre, Carmen Oszi
    - Textes traduits en roumain par Fondane, Roxana Sorescu 

    • En mémoire 
    - Isi Zultak
    - Claude Hampel
    - André Montagne
    - Eve Griliquez 

    • Informations  

    • Bibliographie sélective  

    • Collaborateurs

     

    http://www.benjaminfondane.com

    http://jplongre.hautetfort.com/tag/benjamin+fondane

    http://livresrhoneroumanie.hautetfort.com/apps/search?s=Fondane&search-submit-box-search-236757=OK

  • Les souvenirs et l’imaginaire

    Revue, poésie, nouvelle, roman, images, Marius Daniel Popescu, Matthias Tschabold, Alexandre Voisard, Le Persil, Jean-Pierre LongreJournal Le Persil n° 147, décembre 2017, n° 148-149-150, hiver 2017-2018

    Il y a longtemps que Marius Daniel Popescu, avec sa générosité naturelle, prête à d’autres les pages de son Persil, « journal inédit », « à la fois parole et silence », et qui est devenu un journal littéraire de tout premier plan, d’une grande diversité, d’une grande qualité aussi.

    Et le revoilà, l’auteur de La Symphonie du loup et des Couleurs de l'hirondelle, qui donne de ses propres textes à son Persil. En son style inimitable, il y remet en scène narrative le « tu » qui lui ressemble tant. Dans « La jument », l’enfant et son père, dans le pays et à l’époque du « parti unique », sont au marché ; le père avec son bon réalisme, l’enfant avec ses rêves – et les deux vont « regarder l’inattendu », en assistant à l’accouplement mouvementé d’un étalon et d’une jument. Avec « La parenthèse ouverte », nous retrouvons le garçon, 12 ans et demi, pêchant au bord du Danube, en face de la Yougoslavie, et écoutant les conseils d’une vieille Tzigane. « Le fleuve n’a pas d’amis et il est triste parce que dans cette région il est coincé entre deux pays dirigés par des partis uniques », auxquels certains tentent désespérément de se soustraire. Nous arrivons à notre époque avec « L’homme de la gare de Lausanne » : la rencontre émouvante d’un mendiant venu de « ton pays de là-bas » et qui voudrait bien y retourner, retrouver sa famille. Alors « tu penses au destin des êtres humains », et tu agis…

    Les pages qui suivent accueillent un invité, Matthias Tschabold, avec une Histoire en couleur en trois épisodes (« Spectres du matin », « L’Oiseau migrateur », « Conte de Noël ») et dans un style bien différent, mais tout aussi inimitable que celui de Marius Daniel Popescu. Imagination, sourire, poésie.

    Le sourire et la poésie caractérisent aussi l’œuvre d’Alexandre Voisard, auquel est consacré un gros numéro (triple) du même Persil qui nous fait pénétrer « dans l’atelier du poète ». Un numéro composé d’inédits de Voisard et de ses amis (hommages, analyses et commentaires de poètes, de peintres, de critiques, d’éditeurs). Comme l’écrit Chantal Calpe, qui a réalisé ce numéro : « La plupart mettent en lumière le sens des relations humaines, le goût du partage amical qui fait d’Alexandre Voisard un compagnon plein de verve et un commensal érudit. ». Même chose pour Le Persil.

    Jean-Pierre Longre

     

    www.facebook.com/journallitterairelepersil

    mdpecrivain@yahoo.fr

    lepersil@hotmail.com

  • Une « francophonie plurielle »

    Essai, revue, francophone, Roumanie, Elena-Brânduşa Steiciuc, Marina Mureşanu Ionescu Editura Universităţii « Ştefan cel Mare » Suceava, Editura Junimea Iaşi, Jean-Pierre LongreElena-Brânduşa Steiciuc, Francophonie & diversité, Editura Universităţii « Ştefan cel Mare » Suceava, 2017.

    Dans son avant-propos, Elena-Brânduşa Steiciuc, dont on connaît l’érudition et l’inlassable activité dans le domaine des littératures de langue française, rappelle la variété des « horizons identitaires » caractérisant les écrivains que réunit la pratique de la langue française. « Tous ces écrivains, si divers soient-ils, font un travail de représentation et d’invention de leur monde, ou bien du monde postmoderne, où métissage et migration sont des jalons incontournables. ».

    En deux parties distinctes (« D’ici et d’ailleurs » et « Francophonie et traduction »), Elena-Brânduşa Steiciuc passe en revue un certain nombre d’auteurs représentatifs de la diversité en question : Oana Orlea (1936-2014), « une conscience libre », dont est retracé le parcours d’exilée en France, avec un gros plan sur deux œuvres essentielles : Un sosie en cavale et Les années volées ; Irina Mavrodin, « Grande Dame de la francophilie roumaine », dont l’ultime ouvrage, Sept jours avec Alexandre Vona, apparaît comme « une victoire contre la mort et l’oubli » ; Mircea Iorgulescu et l’approche originale qu’il eut de Panaït Istrati, le fameux écrivain français qui « se réinvente comme roumain » ; Felicia Mihai, dont l’exil québécois « est hanté par la culture d’origine » ; Liliana Lazar, dont les deux romans récents, Terre des affranchis et Enfants du diable, font résonner une « voix particulière dans la prose francophone contemporaine ». Des articles sur deux essais (La Roumanie de Michel Louyot rééditée à bon escient, et Une belle voyageuse) complètent cette revue des ouvrages consacrés à la francophonie roumaine.

    Suivent des chapitres illustrant la pluralité des origines linguistiques des écrivains de langue française : Brina Svit, Isabelle Eberhardt, Albert Memmi, Assia Djebar, Malika Mokeddem, Boualem Sansal. On remarque à ce propos la place privilégiée « des littératures du pourtour méditerranéen », dont « la migration et l’exil sont deux constantes ».

    Concernant la traduction et la diffusion des œuvres francophones en Roumanie, Elena-Brânduşa Steiciuc consacre ses réflexions à Jean Genet (auteur considéré comme « dangereux » durant la période de la dictature), à la littérature érotique, à la redécouverte de Cioran dans les années 1990 – et pour finir, dans un mouvement inverse, à la belle traduction des Poèmes de la lumière de Lucian Blaga par Jean Poncet.

    Les présentations et analyses littéraires sont ponctuées par des entretiens éclairants, permettant d’aborder les œuvres du point de vue des écrivains. C’est le cas avec Rodica Iulian, exilée en France à partir de 1980, et qui s’exprime dans ses deux langues ; avec Paul Emond, qui a pratiqué des genres très divers, et qui ne refuse pas de s’exprimer sur sa « belgitude » ; avec Gaëtan Brulotte, fameux écrivain, chercheur, professeur québécois ; et avec le traducteur Michel Volkovitch, grand « passeur » en langue française de la littérature grecque moderne.

    De ce volume d’une grande richesse, d’une diversité de bon aloi, on tire des enseignements à la fois particuliers, sur des auteurs précis, et généraux, sur les problématiques liées à la francophonie, à la traduction et à l’écriture littéraire tous azimuts. De quoi intéresser aussi bien les chercheurs et spécialistes (l’abondante bibliographie et l’index détaillé le prouvent) que les lecteurs amateurs, à quelque niveau que ce soit.

    Jean-Pierre Longre

     

    Essai, revue, francophone, Roumanie, Elena-Brânduşa Steiciuc, Marina Mureşanu Ionescu Editura Universităţii « Ştefan cel Mare » Suceava, Editura Junimea Iaşi, Jean-Pierre LongrePrésidente de l’ARDUF (Association Roumaine des Départements Universitaires Francophones), Elena-Brânduşa Steiciuc est aussi directrice, avec Marina Mureşanu Ionescu, de la Revue Roumaine d’Études Francophones (Editura Junimea, Iaşi), publication annuelle de cette association. Le numéro 8 est consacré aux « auteurs roumains francophones » de « l’extrême contemporains » tels que Matéi Visniec, Marius Daniel Popescu, Felicia Mihai, Liliana Lazar, Irina Teodorescu, Virgil Tanase, Irina Adomnicăi, et aussi à quelques écrivains de divers horizons (Alexandre Dumas, Anne Hébert, Patrick Chamoiseau, Assia Djebar, Andreï Makine…). « Francophonie et diversité », tel est aussi le thème central de ce numéro.  

    JPL

    http://editura.usv.ro 

    http://arduf.ro/revue