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panaÏt istrati

  • Istrati, écrivain international

    REVUE, FRANCOPHONE, ROUMANIE, PANAÏT ISTRATI, JEAN-PIERRE LONGRELe Haïdouc, Bulletin d’information et de liaison de l’association des Amis de Panaït Istrati, n° 32, 2022

    « On ne connaît pas encore les conséquences que l’intérêt pour Vivekananda, ainsi que celui précédemment pour Bouddha, Tagore ou Gandhi, ont eues sur la pensée d’Istrati. Des recherches ultérieures pourront préciser le rôle que ces lectures ont joué sur ses choix. » Voilà comment Liviu Bordaş, spécialiste des relations entre l’Inde et la culture roumaine, laisse la porte ouverte vers la fin de son texte fort documenté sur les rapports qu’Istrati a entretenus avec l’Inde et sa culture, notamment par l’entremise de Romain Rolland ; la remarquable bibliographie qui complète le tout laisse d’ailleurs toutes possibilités de recherches ultérieures complémentaires.

    Ce premier dossier du nouveau numéro du Haïdouc est suivi d’un article tout aussi documenté de Dana Radler, de l’Université de Bucarest, sur les traductions de Panaït Istrati en langue anglaise. Elle y recense les éditeurs et traducteurs qui ont publié entre 1926 et 2012, aux États-Unis ou en Grande Bretagne, Kyra Kyralina, Oncle Anghel, Présentation des Haïdoucs, Les Chardons du Baragan, Nerrantsoula, La Maison Thuringer etc. Dana Radler conclut : « Ce n’est là qu’une partie du voyage de l’œuvre à travers les continents, par le truchement de plus de 25 langues, grâce aux traducteurs qui ont permis à des millions de lecteurs d’accéder à l’univers istratien. » Un recensement à poursuivre, donc.

    Jean-Pierre Weill, quant à lui, analyse le « pouvoir poétique » de l’œuvre d’Istrati. La poésie, chez le conteur, est contenue dans la puissance musicale de sa prose, dans l’imaginaire, dans le choix de certains mots, dans les titres mêmes de certains récits. « Panaït Istrati ne se donne sans doute pas pour un poète et il est avant tout conteur de ses propres aventures ou de celles de ceux qu’il a rencontrés, mais c’est au poète qu’il incarne, peut-être à son insu, que le lecteur doit son entrée dans l’œuvre. »

    Denis Taurel, dans ses « Débris de gloses errantes », met en pièces, preuves à l’appui, l’hypothèse selon laquelle Istrati serait mort au sanatorium de Filaret. Non, il est bien mort au n° 3 de la strada Paleologu à Bucarest. Rétablissant cette vérité, Denis Taurel exhume, « par la même occasion, quelques textes un peu oubliés. »

    Nous trouvons ensuite l’état des recherches, colloques, parutions, revues qui évoquent notre écrivain. Comme les précédents, un numéro de grande qualité, abondamment illustré, en tête duquel Christian Delrue, directeur de la publication et président de l’association, rappelle ce que celle-ci doit à celles et ceux qui ont récemment disparu (Roger Dadoun, Linda Lê, René Marchisio, Jeanne-Marie Santraud) ; et un numéro qui montre, entre autres, deux émouvantes photos de Panaït et Margareta Istrati à Nice en 1933, accompagnés de l’ami Josué Jéhouda. Un numéro à lire… et à voir.

    Jean-Pierre Longre 

    L’adhésion à l’Association des Amis de Panaït Istrati, qui permet entre autres de recevoir Le Haïdouc, est de 25,00 €. On peut adhérer en écrivant à l’adresse suivante :

    Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Portement, 116, impasse des Iris, 13880 Velaux – France, ou à amisdepanaitistrati@orange.fr

    Pour toute correspondance, s’adresser à : Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Delrue, 179 rue Duguesclin, 69003 Lyon.

    Sites : 

    www.panait-istrati.com

    www.facebook.com/IstratiHaidouc

     

    Sommaire du n° 32 :

    Éditorial Panaït Istrati, une présence à un monde « où la foi et le rêve remplissent l’existence entière de ses habitants » par Christian Delrue, p. 3

    Istrati, Rolland et les représentants de la « Renaissance indienne » par Liviu Bordaş, p.4

    Connexions transatlantiques : Traducteurs et éditeurs de Panaït Istrati en langue anglaise par Dana Radler, p.15

    Un aperçu du pouvoir poétique chez Panaït Istrati par Jean-Pierre Weill, p.21

    Débris de gloses errantes Istrati est mort chez lui le 16 avril 1935, Strada Paleologu numéro 3 au cinquième étage par Denis Taurel, p.25

    Du côté des universités et de la recherche, p.29

    Présence d’Istrati, p.31

    Brèves et variées, p.37

    Activités de l’association, p.38

    Notices bibliographiques, p.39

    Départs :

    Roger Dadoun (1928-2022), Linda Lê (1963-2022), René Marchisio (1927-2022), Jeanne-Marie Santraud (1922-2021), p.43

    Comité d’honneur, p.47

    Informations pratiques, p.48

  • Rencontrer Panaït Istrati… et d’autres

    : Revue, francophone, Roumanie, Panaït Istrati, Jean-Pierre LongreLe Haïdouc, Bulletin d’information et de liaison de l’association des Amis de Panaït Istrati, n° 29-30-31, 2021

    Le sous-titre du Haïdouc est bien modeste : « Information » et « liaison », certes, mais aussi, et de plus en plus, études à caractère historique, littéraire, biographique, comme en témoigne ce triple numéro inauguré par une image de Vasile Pintea évoquant trois figures majeures : Maxime Gorki derrière lequel, en traits estompés, Panaït Istrati et Nikos Kazantzaki, qui rêvaient de rencontrer l’écrivain russe. D’ailleurs la publication est  ponctuée par de nombreuses illustrations, dont dix sont tirées de l’édition Moray des Vagabonds de Gorki, comme le précise dans son éditorial Christian Delrue, président de l’association, « pour ajouter par l’image à la résonance qu’a pu avoir la lecture des récits de Gorki sur Istrati. »

    Deux enquêtes fournies, détaillées, documentées et complémentaires inaugurent la série d’articles de ce numéro. D’abord, par Ioannis Dimitrakakis, « Nikos Kazantzaki et Maxime Gorki, une rencontre qui n’a pas eu lieu », où l’universitaire grec montre, grâce à des recoupements et des témoignages précis, que Kazantzaki n’a pas pu être présent lors de la rencontre entre Istrati et Gorki, et que l’écrivain grec a donné une « version inventée de la réalité qui se perpétue jusqu’à nos jours. » Comme une suite du feuilleton, Christian Portemont, dans « Les lettres manquantes », faisant appel à la correspondance entre Maxime Gorki et Romain Rolland, ainsi qu’aux témoignages de Nina Berberova et aux arguments de Sergueï Feodossiev, confirme que Kazantzaki n’a pas réalisé son rêve de rencontrer Gorki, ou en tout cas « a fait simplement œuvre de romancier » en jouant le jeu du « mentir-vrai ».

    L’un des plus grands écrivains de notre époque, Mircea Cărtărescu, a écrit une postface à  une édition allemande de Kyra Kyralina parue en 2016. Inutile de dire que ce texte, traduit du roumain par Laure Hinckel et ici reproduit, est un apport majeur, non seulement pour les renseignements qu’il donne sur Istrati, mais aussi et surtout pour les enjeux qu’il induit et les questions qu’il pose sur les raisons du succès de l’ouvrage. Succès « dû à sa valeur intrinsèque ou à son contexte ? […] Ou bien tient-il à l’exotisme des sujets abordés ? En définitive, l’œuvre d’Istrati appartient-elle à la haute littérature ou est-ce un échantillon de plus de littérature « populaire »? » Littérature, « texte magique », « immense talent narratif », « éthique, métaphysique, esthétique » ? Voilà des questions fondamentales posées par un écrivain sur un écrivain.

    Autres articles importants : « Les dernières pérégrination de Panaït Istrati », traduit par Martha Popovici et présenté par Mugur Popovici, est un texte de Mihai Nasta, dont le père, Marius Nasta, soigna en 1933 Panaït Istrati malade de la tuberculose. Voilà « un émouvant témoignage sur l’amitié que sa famille a portée pour le pèlerin du cœur les dernières années de sa vie. » Puis Mariana Perişanu présente les Œuvres I et II de Panaït Istrati (version roumaine), « premier volet d’un travail d’envergure. » Cette « édition monumentale » « s’ouvre par l’introduction d’Eugen Simion », que Mariana Perişanu analyse en détail, et est complétée par une « ample » chronologie et par des notes et commentaires très utiles pour les lecteurs roumains.

    D’autres rubriques importantes étoffent le tout, parmi lesquelles les « Débris de gloses errantes » où Denis Taurel rétablit la vérité sur le lieu de décès d’Istrati, le « regard croisé » de Christian Delrue sur Pêcheur d’éponges de Yánnis D. Yérakis (Cambourakis, 2020), et une consistante notice bibliographique, toujours de Christian Delrue, sur L’Ascension de Nikos Kazantzaki.

    Pour qui veut compléter, conforter ou tout simplement inaugurer sa connaissance de Panaït Istrati, mais aussi s’ouvrir à des questionnements littéraires et historiques et même s’aventurer hors des sentiers battus (comme tout « Haïdouc » qui se respecte et comme Istrati l’a toujours fait), Le Haïdouc est un instrument indispensable, tout comme le site Internet de l’association et les échanges qui ont lieu entre ses membres.

    Jean-Pierre Longre

    On peut s’abonner à trois numéros pour 30,00 € ou recevoir gratuitement les deux numéros annuels en adhérent à l’Association des Amis de Panaït Istrati pour 25,00 € en écrivant à l’adresse postale de l’association:

    Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Delrue, 179 rue Duguesclin, 69003 Lyon – France 

    ou à l’adresse électronique: amisdepanaitistrati@orange.fr

    Sites: 

    www.panait-istrati.com

    www.facebook.com/IstratiHaidouc

    Sommaire du n° 29-30-31 :

    Éditorial : « En passant par l’URSS et la Grèce pour revenir en Roumanie », par Christian Delrue, p. 3

    « Nikos Kazantzaki et Maxime Gorki : une rencontre qui n’a pas eu lieu », par Ioannis Dimitrakakis, p.4

    « Les Lettres manquantes », par Christian Portemont, p.18

    « Kyra Kyralina ou l’aspiration à l’absolu », par Mircea Cărtărescu, p.27

    « In Memoriam, le professeur Mihai Nasta », par Mugur Popovici, p.31

    « Les dernières pérégrinations de Panaït Istrati », par Mihai Nasta, p.32

    « Panaït Istrati, Œuvres I et II, premier volet d’un travail d’envergure », par Mariana Perișanu, p.35

    Du côté des universités et de la recherche, p.39

    Présence d’Istrati, p.41

    Brèves et variées, p.44

    Activités de l’association, p.45

    Débris de gloses errantes : « Istrati est mort chez lui le 16 avril 1935, Strada Paleologu numéro 3 au cinquième étage », par Denis Taurel, p.46

    Regards croisés : Yánnis D. Yérakis, par Christian Delrue, p.47

    Notices bibliographiques, p.49

    Nos collaborateurs et nos amis publient, p.52

    Départs : In memoriam Frédéric Jacques Temple (1921-2020), Jean Hormière (1948-1996), Frédéric Ranson (1962-2011, p.54

    Comité d’honneur, p.55

    Informations pratiques, p.56

     

     

  • L’amitié, la littérature, l’histoire

    correspondance,francophone,roumanie,panaït istrati,romain rolland,daniel lérault,jean rière,gallimard,jean-pierre longrePanaït Istrati – Romain Rolland, Correspondance 1919-1935, édition établie, présentée et annotée par Daniel Lérault et Jean Rière, Gallimard, 2019

    Les publications de correspondances d’écrivains ont-elles un intérêt ? Non, si elles sont uniquement l’occasion de donner lieu à des anecdotes biographiques, voire à de vaines indiscrétions. Oui, si elles donnent à lire des lettres qui reflètent de fortes personnalités, qui portent témoignage de l’Histoire et qui relèvent de la vraie littérature.

    Cette édition de la Correspondance 1919-1935 entre Panaït Istrati et Romain Rolland, qui « fera date », comme l’écrit Christian Delrue dans Le Haïdouc de l’été 2019, répond à tous ces critères. D’autant plus que nous avons affaire à un ouvrage très élaboré, une véritable édition scientifique, dans laquelle on peut puiser à satiété. Les notes, références, explications concernant le contexte, comme les annexes (extraits divers, lettres complémentaires, analyse graphologique etc.), renforcent l’authenticité d’un ensemble qui ne comporte « aucune suppression, aucun ajout, aucune modification », reprenant « les autographes originaux ».

    Les éditeurs précisent en outre : « Vocabulaire, orthographe, syntaxe ont été conservés en gardant un souci de lisibilité et d’homogénéité. ». C’est là un aspect primordial de ce volume, pour ce qui concerne Panaït Istrati : on peut relever, de moins en moins nombreuses au fil du temps, les erreurs, les maladresses, les « fautes » d’un homme né en Roumanie, qui a beaucoup voyagé et qui a appris le français sur le tard, seul avec ses modèles ; et les conseils encourageants de Romain Rolland, qui n’hésite pas à lui envoyer de petits tableaux de fautes à éviter (« Ne pas dire… mais… »), tout en s’enthousiasmant pour le « don de style », le « flot de vie » de son correspondant. Pour qui veut étudier l’évolution linguistique et littéraire d’un écrivain qui s’évertue (et qui parvient admirablement) à passer de sa langue maternelle à une langue d’adoption, c’est une mine. « On ne saura jamais combien de fois par jour je hurle de rage, et m’ensanglante la gueule et brise mes dents en mordant furieusement dans cet outil qui rebelle à ma volonté », écrit-il à son « maître » (les ratures sont d’origine, attestant la fidélité au texte initial). Mais la volonté servira la « Nécessité » d’écrire, et on mesure à la lecture combien Istrati a progressé, et combien cette progression a servi la vigueur de son expression.

    Correspondance, francophone, Roumanie, Panaït Istrati, Romain Rolland, Daniel Lérault, Jean Rière, Gallimard, Jean-Pierre LongreAutre aspect primordial : l’Histoire, dont les troubles et les soubresauts provoquèrent une querelle politique et une brouille d’envergure entre deux personnalités de fort tempérament. Pour le rappeler d’une manière schématique, les voyages qu’Istrati fit en URSS lui révélèrent une réalité bien différente de celle qu’il imaginait, lui dont l’idéal social et politique le portait pourtant vers le communisme. Sa réaction « consterne » un Romain Rolland resté fidèle à son admiration pour le régime soviétique. « Rien de ce qui a été écrit depuis dix ans contre la Russie par ses pires ennemis ne lui a fait tant de mal que ne lui en feront vos pages. ». Le temps a montré qui avait raison… Certes, tout n’est pas aussi simple, et l’un des avantages de cette correspondance est de montrer que, sous les dehors d’un affrontement rude et apparemment irrémédiable, certaines nuances sont à prendre en compte. Il y aura d’ailleurs une réconciliation en 1933, même si chacun campe sur ses positions à propos de l’URSS (pour Romain Rolland « le seul bastion qui défend le monde contre plusieurs siècles de la plus abjecte, de la plus écrasante Réaction », pour Panaït Istrati « lieu des collectivités nulles, aveugles, égoïstes » et du « soi-disant communisme »). Malgré cela donc, le pardon et l’amitié l’emportent, peu avant la mort d’Istrati.

    Évidemment, il n’y a pas que cela. Il y a les enthousiasmes et l’idéalisme du scripteur en formation devenu auteur accompli, qui contrastent souvent avec la lassitude d’une gloire des Lettres accablée par le travail, les visites, les sollicitations. Il y a, racontées avec la vivacité d’un écrivain passionné, des anecdotes semées de savoureux dialogues et de descriptions pittoresques. Il y a les échanges sur la vie quotidienne, la santé, les rencontres, les complicités, les amitiés, les amours… Et les projets littéraires, les péripéties liées à la publication des œuvres, les relations avec d’autres artistes – tout ce qui fait la vie de deux êtres qui ont en commun la passion généreuse de la littérature. Chacun peut y trouver son compte.

    En 1989, parut chez Canevas éditeur une Correspondance intégrale Panaït Istrati – Romain Rolland, 1919-1935, établie et annotée par Alexandre Talex, préfacée par Roger Dadoun. Une belle entreprise, qui cependant se voulait trop « lisible », effaçant les maladresses de l’auteur débutant, les scories, repentirs, ratures… Fallait-il s’en tenir à cette version fort louable, mais partielle et édulcorée ? Non. Daniel Lérault et Jean Rière ont eu raison de s’atteler à une tâche difficile, pleine d’embûches, mais qui a donné un résultat d’une fidélité scrupuleuse et d’une grande envergure historique et littéraire.

    Jean-Pierre Longre

     En complément :

    Le Haïdouc n° 21-22 (été 2019), « bulletin d’information et de liaison de l’Association des amis de Panaït Istrati » est consacré à cette Correspondance. Et l’un des numéros précédents (n° 14-15, automne 2017 – hiver 2018) contient un texte éclairant de Daniel Lérault et Jean Rière sur leur publication. Voir www.panait-istrati.com

    Voir aussi:

    Observator Cultural, Bucarest, 13 août 2020.
     

     

    www.gallimard.fr

    www.panait-istrati.com

    www.association-romainrolland.org

  • « Fusions lyriques » et « divergences »

    Istrati Rolland.jpgPanaït Istrati - Romain Rolland, Correspondance 1919-1935, édition de Daniel Lérault et Jean Rière, Gallimard, 2019

    « Singulier destin que celui de ces lettres ! Traitant de sujets « sensibles » en des temps de « guerre froide », leur publication fut différée pendant quarante ans (de1947 à 1987) car il s’agissait là d’une véritable bombe idéologique. Cette correspondance croisée, bien loin de n’être que l’évocation de la rencontre et de l’amitié entre ces deux hommes, est aussi et surtout un document psychologique et un acte politique. En 1987, quelque peu hâtivement, fut proposée une version aux transcriptions incomplètes ou réécrites (« francisation » des textes d’Istrati). En 1990, une nouvelle édition parut, mais sans l’indispensable fidélité aux autographes. Il convient d’en procurer enfin une version intègre, à défaut de pouvoir être intégrale, des lettres ayant été perdues, voire détruites. Ainsi, par souci d’authenticité et afin de rendre évident le travail opiniâtre d’Istrati pour maîtriser une langue qui n’était pas celle « maternelle », c’est le texte brut des lettres qui est donné, toute francisation étant exclue. Cette correspondance nous renseigne sur une « politique de l’Amitié » telle que la concevait et la vivait chacun d’eux, sur leurs illusions et leurs contradictions quand ils entendaient ériger une mythique « indépendance de l’Esprit » face aux pouvoirs et aux totalitarismes du XXe siècle. Elle révèle aussi que, l’Histoire ayant fait irruption plus qu’en d’autres siècles dans la vie des peuples et des individus, amitiés et amours n’ont pu y échapper et, parfois, n’y ont pas résisté… C’est ce qu’il advint à ces deux hommes. À la fusion lyrique des débuts succède la prise de conscience de divergences irréversibles. Ces lettres sont inséparables des engagements comme des errements politiques de l’époque, où le refus de l’indifférence, le courage, l’exigence de vérité ont pu se transformer en crédulité, en sectarisme. La fin ne peut qu’être tragique. André Gide pensait que le monde serait sauvé par « les hérétiques » et non par les conformistes. Aux lecteurs d’en juger sur pièces. »

    Daniel Lérault et Jean Rière

    www.gallimard.fr 

    www.panait-istrati.com 

     

  • Panaït Istrati à Lyon

    SAISON FRANCE-ROUMANIE 2019
    à suivre par ce lien :
    saisonfranceroumanie.com/le-calendrier/

    Bibliothèque Municipale de Lyon La Part-Dieu
    Rencontre avec Golo
    Vendredi 18 janvier 2019
    18h30-20h15

    www.bm-lyon.fr/

     

    Librairie Expérience Lyon
    Rencontre avec Simon Géliot et Golo
    Samedi 19 janvier 2019
    14h30

    ​​
    www.librairie-experience.com/Deux-auteurs-sur-le-meme-theme-.html

     

    Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon
    Rencontre autour de Codine avec
    Alain Dugrand et Simon Géliot
    Dimanche 20 janvier 2019
    14h-17h30

    infos.imprimerie.lyon.fr/Le canard électronique janvier 2019
    &
    Exposition Panaït Istrati
    16 novembre 2018 - 24 février 2019

    Du 16 novembre 2018 au 24 février 2019 le Petit Salon du Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon célèbre Panaït Istrati en exposant des éditions illustrées de ses œuvres autour de Kir Nicolas suivi de Codine publié en 1926 par les éditions du Sablier
    ​que dirigeait René Arcos.
    Enrichie de bois en couleurs de Charles Picart Le Doux cette belle édition a été réalisée par le maître imprimeur lyonnais Marius Audin (1872-1951) dans son imrimerie des Deux-Collines. Marius Audin, qui fut un des principaux historiens français des arts et métiers graphiques de la première moitié du XXe siècle, est le père de Maurice Audin, créateur du musée de l’Imprimerie et d’Amable Audin, créateur du musée archéologique de Lyon. 
    Aussi l’œuvre de Panaït Istrati ne pouvait trouver, naturellement en quelque sorte, plus bel écrin que le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon pour y être accueillie. Nous en remerçions son directeur, Joseph Belletante, et toute l’équipe du musée qui nous ont guidé tout au long de la mise en œuvre de ce projet.
    infos.imprimerie.lyon.fr

    Rencontres, Exposition, Panaït Istrati

     

    http://livresrhoneroumanie.hautetfort.com/apps/search?s=Pana%C3%AFt+Istrati&search-submit-box-search-236757=OK 

  • "Le seul mal, c’est l’injustice"

    Bande dessinée, francophone, Roumanie, Jacques Baujard, Simon Géliot, Panaït Istrati, La boîte à bulles, Jean-Pierre LongreJacques Baujard, Simon Géliot, Codine, d’après la nouvelle de Panaït Istrati, La boîte à bulles, 2018

    Après (et avant) maints déménagements, le jeune Adrien et sa mère, poussés par la pauvreté, s’installent dans la Comorofca, « le quartier le plus mal famé de la banlieue » de Braïla, au bord du Danube. La dignité de la mère, qui tient à ce que son fils ne manque pas du nécessaire et garde une apparence soignée, et l’innocence curieuse de tout du jeune garçon contrastent avec la crasse et la vulgarité du lieu et de ses habitants. C’est pourtant là qu’Adrien fait la connaissance d’un colosse à l’allure brutale et au cœur sensible, avec lequel il va nouer une amitié indéfectible, une amitié « sans intérêt », au sens plein de l’expression. Rien apparemment ne prédisposait le « petit homme délicat » et cet ancien forçat qui n’arrive pas toujours à maîtriser ses pulsions à une telle intimité ; mais ils sont complémentaires, ces deux « frères de croix » et de sang, et le morceau de vie qu’ils vont vivre ensemble, avant la tragédie finale, restera gravé dans la mémoire d’Adrien comme dans l’esprit et l’écrit de Panaït Istrati.

    Gravé aussi sur les belles planches de l’album de Jacques Baujard et Simon Géliot. Suivant un scénario et des dialogues fidèles à l’œuvre de l’écrivain, se succèdent les épisodes pittoresques et significatifs du tempérament des personnages et de l’atmosphère générale. Les teintes discrètes du souvenir (sauf, d’une manière humoristique, lorsque l’alcool aura chauffé au rouge l’esprit d’Adrien, pour qui l’environnement devient une sorte de tableau cubiste aux couleurs vives), la forme libre et maîtrisée des images, le halo des paysages, la puissance et la finesse des dialogues, tout cela traduit parfaitement l’esprit et la lettre de la nouvelle d’Istrati. Il faut voir et entendre par exemple une mémorable bagarre digne du Roman comique de Scarron, l’affût des deux personnages depuis un abri construit pour l’occasion, ou la fuite de Codine après la trahison et le meurtre de son ami Alexis, puis sa réapparition en homme des marais… Parfois une image muette (les deux silhouettes profilées de l’homme et de l’enfant, la fugue nocturne des mêmes vue à travers les barreaux écartés de la fenêtre d’Adrien, d’autres encore) vient imposer son pouvoir de suggestion.

    Bien sûr, comme dans la nouvelle, c’est ici Panaït Istrati qui parle par la bouche, l’attitude et les réactions des protagonistes. Jacques Baujard et Simon Géliot se sont contentés (pour ainsi dire, car ce n’est pas une mince tâche) de mettre en images élaborées et suggestives et en formules ramassées et vibrantes cette histoire dont la soif de liberté et d’indépendance, l’amour de l’autre, la générosité et le combat contre l’injustice, le mal suprême, sont les fils conducteurs.

    Jean-Pierre Longre

    http://www.la-boite-a-bulles.com

    http://www.panait-istrati.com

  • « L’étincelle de nos espoirs »

    PANAÏT ISTRATI D’HIER A AUJOURD’HUI


    Rencontres autour de la vie et de l’oeuvre de Panaït Istrati
    11 mai 2016
    Salle de conférences
    Institut français de l’éducation
    19, allée de Fontenay
    69007 Lyon
    Entrée libre dans la mesure des places disponibles
    Exposition
    11 mai – 9 juillet 2016
    Bibliothèque Diderot de Lyon
    5, parvis René-Descartes – BP 7000
    69342 cedex 07
    Du lundi au vendredi de 9h à19h
    Le samedi de 9h à 17h
    Ouvert à tous publics
    Visite guidée chaque jeudi à 15h
    Manifestation organisée par l’Association des amis de Panaït Istrati et par la
    Bibliothèque Diderot de Lyon
    Contacts
    amisdepanaitistrati@orange.fr
    fonds-slaves-diderot@ens-lyon.fr


    Programme de la journée du 11 mai disponible
    sur le site de la Bibliothèque Diderot de Lyon : http://www.bibliotheque-diderot.fr/
    sur le site de l’Association des amis de Panaït Istrati : http://www.panait-istrati.com/

    Programme de la journée du 11 mai
    Rencontres autour de la vie et de l’oeuvre de Panaït Istrati


    9h15
    Ouverture de la journée par Christine Boyer, directrice de la Bibliothèque Diderot de Lyon
    9h30
    Christian Delrue (Association des Amis de Panaït Istrati)
    Panaït Istrati « le pèlerin du coeur »
    10h30
    Jean-Pierre Longre (Littérature contemporaine – Université Jean Moulin Lyon 3)
    Echos istratiens dans quelques oeuvres contemporaines
    11h30
    Sergueï Feodossiev (chercheur et écrivain – Kiev, Ukraine)
    De la fascination à la haine, la perception de Panaït Istrati en URSS
    13h – 14h30
    Pause déjeuner
    14h30
    Hélène Lentz (Études roumaines – Université de Strasbourg)
    Les minorités dans l’oeuvre de Panaït Istrati
    15h30
    Alain Dugrand (Ecrivain et journaliste)
    Le voyage, la découverte du monde chez Panaït Istrati et l’ailleurs comme renouveau dans
    la littérature d’aujourd’hui
    16h30
    Vincent Baas et Anne Maître (Bibliothèque Diderot de Lyon)
    La place de Panaït Istrati à la Bibliothèque Diderot de Lyon
    Tout au long de la journée, lectures d’extraits de l’oeuvre de Panaït Istrati
    par l’acteur et comédien
    Philippe Morier-Genoud
    17h30
    Découverte de l’exposition à la Bibliothèque Diderot de Lyon

    Lire la suite