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  • Rencontrer Panaït Istrati… et d’autres

    : Revue, francophone, Roumanie, Panaït Istrati, Jean-Pierre LongreLe Haïdouc, Bulletin d’information et de liaison de l’association des Amis de Panaït Istrati, n° 29-30-31, 2021

    Le sous-titre du Haïdouc est bien modeste : « Information » et « liaison », certes, mais aussi, et de plus en plus, études à caractère historique, littéraire, biographique, comme en témoigne ce triple numéro inauguré par une image de Vasile Pintea évoquant trois figures majeures : Maxime Gorki derrière lequel, en traits estompés, Panaït Istrati et Nikos Kazantzaki, qui rêvaient de rencontrer l’écrivain russe. D’ailleurs la publication est  ponctuée par de nombreuses illustrations, dont dix sont tirées de l’édition Moray des Vagabonds de Gorki, comme le précise dans son éditorial Christian Delrue, président de l’association, « pour ajouter par l’image à la résonance qu’a pu avoir la lecture des récits de Gorki sur Istrati. »

    Deux enquêtes fournies, détaillées, documentées et complémentaires inaugurent la série d’articles de ce numéro. D’abord, par Ioannis Dimitrakakis, « Nikos Kazantzaki et Maxime Gorki, une rencontre qui n’a pas eu lieu », où l’universitaire grec montre, grâce à des recoupements et des témoignages précis, que Kazantzaki n’a pas pu être présent lors de la rencontre entre Istrati et Gorki, et que l’écrivain grec a donné une « version inventée de la réalité qui se perpétue jusqu’à nos jours. » Comme une suite du feuilleton, Christian Portemont, dans « Les lettres manquantes », faisant appel à la correspondance entre Maxime Gorki et Romain Rolland, ainsi qu’aux témoignages de Nina Berberova et aux arguments de Sergueï Feodossiev, confirme que Kazantzaki n’a pas réalisé son rêve de rencontrer Gorki, ou en tout cas « a fait simplement œuvre de romancier » en jouant le jeu du « mentir-vrai ».

    L’un des plus grands écrivains de notre époque, Mircea Cărtărescu, a écrit une postface à  une édition allemande de Kyra Kyralina parue en 2016. Inutile de dire que ce texte, traduit du roumain par Laure Hinckel et ici reproduit, est un apport majeur, non seulement pour les renseignements qu’il donne sur Istrati, mais aussi et surtout pour les enjeux qu’il induit et les questions qu’il pose sur les raisons du succès de l’ouvrage. Succès « dû à sa valeur intrinsèque ou à son contexte ? […] Ou bien tient-il à l’exotisme des sujets abordés ? En définitive, l’œuvre d’Istrati appartient-elle à la haute littérature ou est-ce un échantillon de plus de littérature « populaire »? » Littérature, « texte magique », « immense talent narratif », « éthique, métaphysique, esthétique » ? Voilà des questions fondamentales posées par un écrivain sur un écrivain.

    Autres articles importants : « Les dernières pérégrination de Panaït Istrati », traduit par Martha Popovici et présenté par Mugur Popovici, est un texte de Mihai Nasta, dont le père, Marius Nasta, soigna en 1933 Panaït Istrati malade de la tuberculose. Voilà « un émouvant témoignage sur l’amitié que sa famille a portée pour le pèlerin du cœur les dernières années de sa vie. » Puis Mariana Perişanu présente les Œuvres I et II de Panaït Istrati (version roumaine), « premier volet d’un travail d’envergure. » Cette « édition monumentale » « s’ouvre par l’introduction d’Eugen Simion », que Mariana Perişanu analyse en détail, et est complétée par une « ample » chronologie et par des notes et commentaires très utiles pour les lecteurs roumains.

    D’autres rubriques importantes étoffent le tout, parmi lesquelles les « Débris de gloses errantes » où Denis Taurel rétablit la vérité sur le lieu de décès d’Istrati, le « regard croisé » de Christian Delrue sur Pêcheur d’éponges de Yánnis D. Yérakis (Cambourakis, 2020), et une consistante notice bibliographique, toujours de Christian Delrue, sur L’Ascension de Nikos Kazantzaki.

    Pour qui veut compléter, conforter ou tout simplement inaugurer sa connaissance de Panaït Istrati, mais aussi s’ouvrir à des questionnements littéraires et historiques et même s’aventurer hors des sentiers battus (comme tout « Haïdouc » qui se respecte et comme Istrati l’a toujours fait), Le Haïdouc est un instrument indispensable, tout comme le site Internet de l’association et les échanges qui ont lieu entre ses membres.

    Jean-Pierre Longre

    On peut s’abonner à trois numéros pour 30,00 € ou recevoir gratuitement les deux numéros annuels en adhérent à l’Association des Amis de Panaït Istrati pour 25,00 € en écrivant à l’adresse postale de l’association:

    Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Delrue, 179 rue Duguesclin, 69003 Lyon – France 

    ou à l’adresse électronique: amisdepanaitistrati@orange.fr

    Sites: 

    www.panait-istrati.com

    www.facebook.com/IstratiHaidouc

    Sommaire du n° 29-30-31 :

    Éditorial : « En passant par l’URSS et la Grèce pour revenir en Roumanie », par Christian Delrue, p. 3

    « Nikos Kazantzaki et Maxime Gorki : une rencontre qui n’a pas eu lieu », par Ioannis Dimitrakakis, p.4

    « Les Lettres manquantes », par Christian Portemont, p.18

    « Kyra Kyralina ou l’aspiration à l’absolu », par Mircea Cărtărescu, p.27

    « In Memoriam, le professeur Mihai Nasta », par Mugur Popovici, p.31

    « Les dernières pérégrinations de Panaït Istrati », par Mihai Nasta, p.32

    « Panaït Istrati, Œuvres I et II, premier volet d’un travail d’envergure », par Mariana Perișanu, p.35

    Du côté des universités et de la recherche, p.39

    Présence d’Istrati, p.41

    Brèves et variées, p.44

    Activités de l’association, p.45

    Débris de gloses errantes : « Istrati est mort chez lui le 16 avril 1935, Strada Paleologu numéro 3 au cinquième étage », par Denis Taurel, p.46

    Regards croisés : Yánnis D. Yérakis, par Christian Delrue, p.47

    Notices bibliographiques, p.49

    Nos collaborateurs et nos amis publient, p.52

    Départs : In memoriam Frédéric Jacques Temple (1921-2020), Jean Hormière (1948-1996), Frédéric Ranson (1962-2011, p.54

    Comité d’honneur, p.55

    Informations pratiques, p.56