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éditions hochroth paris

  • Tentative d’épuisement de l’univers

    Poésie, Roumanie, Mircea Cărtărescu, Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, Jean-Pierre LongreMircea Cărtărescu, Tout, traduit du roumain par Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, 2017

    Le titre est démesurément ambitieux, mais les sept poèmes foisonnants qui composent le recueil sont à la hauteur de cette ambition et de cette démesure. Comme un condensé librement versifié des romans à venir de Mircea Cărtărescu (Totul a été publié en Roumanie en 1984), les textes explorent et fouillent, en accumulations verbales infinies et en visions inouïes, les corps, les matériaux, les paysages naturels, les villes… « Tout est là, disséminé sur une chaude couche de bouse ».

    En longues phrases aux parenthèses multiples, déclinant un lexique richissime, érudit, allusif (saluons au passage le travail du traducteur), on assiste aux pérégrinations du bonheur et du malheur survolant « la carte du monde », terre, mer ciel et êtres vivants mêlés. Une véritable Poésie, Roumanie, Mircea Cărtărescu, Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, Jean-Pierre Longretentative d’épuisement poétique de la totalité universelle. Et la vie, de la naissance à la mort comprises, de l’espoir au deuil – le deuil émouvant de ce « Victor », double et jumeau apparaissant aussi dans les romans, et qui est « la rose qui manque à tous les bouquets ». Un espoir ? Celui d’une résurrection qui n’efface pas la morbidité :

    « derrière nous cependant le monde sale et gras

    tourne en scintillant, mais comme le jaune de l’œuf cru

    en son centre, haïssant le mouvement, émettant ses rayons

    la boîte en bois vibre et ses clous rouillés craquent

    et sautent dans leurs planches moisies,

    et tu te réveilles. »

    Poésie fantastique, pourrait-on dire. Mais un fantastique surgissant du réel, d’un réel qui explose de son trop-plein.

    Jean-Pierre Longre

  • Parutions récentes, été 2016

    Poésie, Autobiographie, Histoire, Roumanie, Constantin Acosmei, Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, Marie-Hélène Fabra-Bratianu, Paul Fabra, L’HarmattanConstantin Acosmei, Ce qui s’est passé. Traduction du roumain par Nicolas Cavaillès et l’auteur, éditions hochroth Paris, coll. « sine die », 2016

    Présentation :

    Qualifié de « grand silencieux » par la critique, Constantin Acosmei, né en 1972 à Tîrgu Neamţ, est l’auteur d’un seul livre, Jucăria mortului (Le Jouet du mort), réédité à trois reprises depuis sa première parution en 1995. Il n’écrit plus.

    je prends entre mes doigts une mèche sale

    de mes cheveux emmêlés la brûle avec ma

    cigarette à la racine et la jette sous le lit 

    www.paris.hochroth.eu

     

    Poésie, Autobiographie, Histoire, Roumanie, Constantin Acosmei, Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, Marie-Hélène Fabra-Bratianu, Paul Fabra, L’HarmattanMarie-Hélène Bratianu, La mémoire des feuilles mortes. Préface de Paul Fabra, L’Harmattan, 2016

    Présentation :

    Ma mère était la descendante d'une grande famille roumaine, les Bratianu. Son père était historien et homme politique. Il est mort dans un camp. Mais elle préférait me raconter les réunions familiales avec des vieux généraux, des jeux dans des parcs avec un vrai roi, des enfants princes et des gouvernantes allemandes. Je me rappelais alors que ma mère venait d'une autre planète, en noir et blanc, comme les photographies accumulées dans une malle, à la maison.

    www.editions-harmattan.fr

  • Cortège sombre et serein

    Poésie, Roumanie, Ileana Mălăncioiu, Cioran, Paul Valéry, Nicolas Cavaillès, Barbara Scapolo, éditions hochroth Paris, Classiques Garnier, Jean-Pierre LongreIleana Mălăncioiu, Comme pleurent les âmes seules, traduit du roumain par Nicolas Cavaillès, éditions hochroth Paris, 2016  

    Parler de la mort, c’est tenter non de la nier ou de la chasser, mais de l’exorciser – surtout lorsqu’elle est omniprésente comme c’est le cas tout au long de vers qui, en longs cortèges, peuplent chaque poème ici présenté, menant vers la « sérénité » et une injonction insistante :

                       « Ne ris pas, ne te mets pas toi aussi à comprendre,

                       Reste, reste encore ainsi. Reste, reste encore. ».

    La poésie d’Ileana Mălăncioiu, si elle chante la souffrance, les pleurs, la perte de soi et du monde, les rites sacrificiels, n’est pas à proprement parler morbide. La force de l’expression, la vigueur des images, l’exaltation de la solitude donnent paradoxalement vie à ce qui fonde les doutes humains :

                       «  Qu’il me soit laissé l’incertitude entière

                       que j’ai connue vivante. »,

    clame-t-elle dans l’un des plus beaux textes du recueil (dont la traduction rend parfaitement la fluidité, et dont l’un des vers donne fort justement son titre à l'ensemble).

    Poésie parfois surprenante (où l’on voit, par exemple, un bourreau plein de sollicitude offrir des fleurs à la condamnée au lieu de l’exécuter), poésie successivement violente, sombre, angoissante, apaisée : cette brève anthologie offre un itinéraire captivant « vers la vérité » dont les humains sont toujours en quête.

    Jean-Pierre Longre

    www.paris.hochroth.eu   

     

    Poésie, Roumanie, Ileana Mălăncioiu, Cioran, Paul Valéry, Nicolas Cavaillès, Barbara Scapolo, éditions hochroth Paris, Classiques Garnier, Jean-Pierre LongreNicolas Cavaillès, écrivain, traducteur, essayiste, vient de publier avec Barbara Scapolo Cioran et Valéry, l’attention soutenue (Classiques Garnier, 2016). Cette « perspective comparatiste », précisément documentée et savamment conduite, se compose d’un entretien entre les deux auteurs de l’ouvrage, de deux essais (« Cioran face à Valéry », par Nicolas Cavaillès ; « On est toujours ce qu’on combat », par Barbara Scapolo), puis d’appendices qui reproduisent des textes « rares ou inédits » de Valéry et Cioran illustrant les propos du livre.

    « Valéry est-il un «mystique bloqué»? Que signifie l' «admiration-haine» revendiquée par Cioran? Peut-on voir dans l'œuvre de Cioran l'aboutissement de celle de Valéry? ».  

    www.classiques-garnier.com