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virgil tanase

  • Paris-Bucarest-Paris. Journal d’un écrivain

    Autobiographie, Roumanie, Dumitru Tspeneag, Virgil Tanase, P.O.LDumitru Tsepeneag, Un Roumain à Paris, traduit du roumain, avant-propos et notes par Virgil Tanase, P.O.L., 2021

    « Au moment même où je suis sur le point de devenir un écrivain professionnel (horribile dictu !), j’ai décidé, par un choix délibéré, de me prêter à cet exhibitionnisme autorisé (et inoffensif) qui est de tenir un journal. C’est pour cette raison que je suis à Paris ! » En 1970, au moment où il écrivait cela, Dumitru Tsepeneag ne savait pas qu’à partir de 1975, déchu de sa nationalité roumaine, il ne pourrait retourner dans son pays qu’après la chute de Ceauşescu. Ce journal, entrecoupé de « notes à la va-vite » datées de 1972, de notes sur un « voyage en Amérique » accompli en 1974, suivi d’un entretien avec Monica Lovinescu intitulé « La condition des intellectuels en Roumanie. Entre censure et corruption » (Radio Free Europe, 30 septembre 1973) et précédé d’une solide préface historico-biographique de Virgil Tanase, court de 1970 à 1978, avec quelques interruptions plus ou moins longues, et il est un vrai journal d’écrivain qui, la trentaine bien sonnée, s’est lancé dans la littérature de fiction.

    Car si l’auteur s’adonne çà et là à quelques confidences personnelles (ses relations avec ses parents, son mariage…), c’est le monde intellectuel et artistique qu’il décrit avec beaucoup de précision et de diversité, notamment celui qui concerne les écrivains roumains, exilés ou restés au pays, dissidents ou s’accommodant du régime, notoires ou méconnus. Alors on croise à plusieurs reprises Cioran et Ionesco, Paul Goma (souvent) et Vintilă Horia (un peu), Virgil Tanase et Leonid Dimov, bien d’autres encore. Et aussi les Français Robbe-Grillet et Michel Deguy, le traducteur Alain Paruit, les éditeurs, dont Paul Otchakovsky (qui, devenu P.O.L., publiera les ouvrages de Tsepeneag, dont celui-ci), et encore Roland Barthes, sous la direction duquel il commença une thèse sur Gérard de Nerval. On en passe une multitude, tant ces 600 pages regorgent de rencontres et d’événements qui suscitent récits et réflexions.

    Il y a bien sûr ce qui a trait à la situation en Roumanie et à sa dégradation vers plus de censure, d’hypocrisie, d’intimidations, de répression ; ce qui concerne, par extension, la situation internationale et les questions idéologiques (« Confusion des termes ! Quel rapport entre l’Union soviétique et le communisme ? Confusion qu’entretiennent aussi, cela va de soi, et par tous les moyens, les adversaires du communisme. ») ; et les mouvements littéraires, dont l’onirisme, bien sûr (que l’auteur, qui en fut le chef de file avec Dimov, distingue précisément du surréalisme), le nouveau roman et ses théories… Dans tous les cas, Dumitru Tsepeneag affirme nettement sa personnalité et ne mâche pas ses mots, conformément à son habitude (souvenons-nous de ses Frappes chirurgicales) : « Lorsque quelqu’un m’est antipathique, j’ai du mal à changer d’avis. » Même les gens qu’il apprécie sont parfois passés au crible, et cela concerne aussi ses propres écrits, dont ce journal, qui parfois lui pose problème : « À quoi bon ce journal ? Je ne le publierai jamais. Je ne suis même pas sûr de ne pas le détruire un jour ou l’autre. L’idée de me regarder plus tard dans un miroir (déformant) est stupide et je doute que l’envie m’en vienne un jour. D’autant plus que je note des impressions très superficielles, occasionnées par des événements extérieurs. »

    Sévère voire injuste avec lui-même, l’auteur a beau dire, son journal est du plus haut intérêt pour toute une série de raisons, dont les conditions et le déroulement de la vie littéraire, collective et individuelle, n’est pas la moindre. Il n’est pas indifférent, loin s’en faut, de savoir par exemple comment sont nés, non sans difficultés, Les Cahiers de l’Est, ou comment se sont élaborés certains romans comme Les Noces nécessaires, Arpièges ou, surtout, Le Mot sablier, où « la langue roumaine s’écoulera dans la langue française comme à travers l’orifice d’un sablier. » Une belle image, qui résume la riche destinée linguistique et littéraire d’un écrivain qui, sans fausse pudeur ni étalage complaisant, montre comment l’exil a été un frein et un moteur de la création littéraire.

    Jean-Pierre Longre

    www.pol-editeur.com  

  • Seine et Danube, le retour

    revue,francophone,roumanie,seine et danube,dumitru tsepeneag,virgil tanaseSeine et Danube, nouvelle série, n° 1 (7).

    Elle revient, pour le plus grand bien de la vie littéraire franco-roumaine et européenne.

    Voici des extraits de l’éditorial de Dumitru Tsepeneag :

    « Le numéro précédent, le n ° 6, est paru en juin 2005. Voici les dernières lignes (page 180) qui sonnent comme une épitaphe: « Notre revue est menacée de disparaître. Sa disparition pourra

    montrer mieux que n'importe quel discours à quoi elle servait. À peu de chose… Seulement à la survie dans la conscience des autres d'une littérature de plus en plus absente en Europe, de

    plus en plus isolée. » Que peut-on faire si on est menacé de disparition?

    Attendre… Attendre que ça arrive.

    Et si on a vraiment disparu?

    Attendre encore. Attendre de ressusciter, de renaître.

    Quoi d'autre !.. […]

    On a attendu donc dix ans pour reparaître. Pendant ce temps, on a fondé l'Association des traducteurs de la langue roumaine (ATLR) et on a lancé une revue en ligne baptisée — quelle obstination! — Seine et Danube : sans éditeur, sans papier, sans payer les collaborateurs et sans trop de lecteurs non plus. Évidemment, ça ne coûte pas cher !.. Laure Hinckel s'est dévouée pour assurer le secrétariat.

    Notre pari reste le même : démontrer que la Seine et le Danube sont assez proches, et pas seulement leurs sources. En dépit de la diversité linguistique, la littérature européenne

    a des origines communes, qu'elles soient grecques, latines ou judéo-chrétiennes. Le soi-disant communisme n'a jamais réussi à provoquer une division irréversible entre l'Ouest et l'Est. Le dit capitalisme bancaire ne réussira pas non plus. Notre projet n'a pas changé : faire une revue européenne sans complexe et sans démagogie. »

     

    Comité de rédaction : Nicolas Cavaillès, Radu Ciobotea - directeur responsable, Ciocârlie Corina, Laure Hinckel, Jean-Pierre Longre, Eric Naulleau

     

    Coordinateurs : Virgil Tanase et Dumitru Tsepeneag

     

    Correspondants : Nicolae Bârna (Bucarest), Gerhardt Csejka (Frankfurt), Jenö Farkas (Budapest), Ion Pop (Cluj), Rumiana Stantcheva (Sofia)

     

    La revue Seine et Danube est publiée avec le concours de l'Institut culturel roumain

     

    Sommaire de ce premier numéro :

    DUMITRU TSEPENEAG : Éditorial

    Hommage à Alain Paruit

    ALAIN PARUIT : Traduction inédite de sept poèmes de Virgil Mazilescu

    DOSSIER: LE THÉÂTRE DU MOT VIDE

    VIRGIL TANASE : Le chariot vide

    EUGEN SIMION : L’anglais sans maître, extrait de Le Jeune Ionesco

    PHILIPPE LOUBIÈRE : Teodor Mazilu, un théâtre de démythisation

    TEODOR MAZILU : Quatre pièces en un acte :

    Bénies soient les peines de coeur

    Une féroce harmonie conjugale

    Compétition

    Pour la galerie

    TEODOR MAZILU : Idiots au clair de lune (fragment)

    JEAN-PIERRE LONGRE: Matei Visniec poète de scène

    MATEI VISNIEC : Orient, Occident (fragment)

    MIRCEA GHITULESCU Horia Gârbea : Un théâtre de l'intertextualité

    HORIA GÂRBEA Mme Bovary c'est les autres

    MIRELA NEDELCU PATUREAU: Comment définir un cri…

    SEBASTIAN VLAD POPA: Le pittoresque global dans la dramaturgie roumaine

    JENO FARKAS ET FRANCIS COMBES : Deux poètes hongrois

    TIBOR ZALÁN: La fatigue des cadences 1

    Les fenêtres

    Sur une carte postale dans l'ombre d'Ovide

    ANDRÀS PETOCZ: Dieu s'exile

    Dieu à Vienne

    Dieu au village

    Quand, l'autre jour, Dieu

    Dieu est solitaire

    JULIEN GAILLARD : La Maison

    DANIEL POZNER: Récréations et amusements :

    Théâtres

    Spectacles divers

    SORIN MÀRCULESCU : L’hymne 82

    EMIL BOTTA: Le Théâtre

    Les Actrices

    CHRONIQUES ET ARTICLES

    GEORGE BANU

    Avec Shakespeare et Purcarete à Budapest

    ALESSANDRO BERTOCCHI

    Le montage de la scène originaire 237

    NICOLAE BÂRNA

    À la recherche d'Eugène Ionesco

    ED PASTENAGUE

    Un amoureux de la poésie roumaine

    RADU BATA Le saut de l'ange et la transgression des genres

    DUMITRU TSEPENEAG

    Frappes chirurgicales