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  • Mort de Georges Banu

    Théâtre, essai, Georges Banu« Universitaire et essayiste Georges Banu est mort à l’âge de 79 ans, fait savoir l’un de ses éditeurs Actes-Sud. Arrivé en France en 1971, Georges Banu était né le 22 juin 1943 à Buzău en Roumanie. Codirecteur de la revue Alternatives théâtrales, il dirigeait la collection « Le temps du théâtre » chez Actes-Sud.

    « C’est l’une des grandes mémoires du théâtre qui disparait » vient de nous confier Françoise Nyssen, la directrice des éditions Actes Sud, et la Présidente de Festival d’Avignon. « Nous avons traversé tant d’années avec lui. C’est lui qui nous avait présenté à Antoine Vitez et à tant d’autres ». Georges Banu a consacré de nombreux travaux aux figures emblématiques de la mise en scène moderne, de Peter Brook à Antoine Vitez, de Jerzy Grotowski et Tadeusz Kantor à Ariane Mnouchkine ou Giorgio Strehler. « Sa connaissance de la scène européenne et mondiale, son érudition et son verbe imagé ont fait de lui un spectateur particulièrement éclairé et un écrivain très apprécié » rend hommage dans un communiqué l’Institut Culturel Roumain de Paris.

    Georges Banu est l’auteur d’une trilogie autour du théâtre et de la peinture – Le Rideau, L’Homme de dos et Nocturnes (éditions Adam Biro) – et d’une autre qui réunit L’Oubli, Le Repos et La Nuit (éditions Les Solitaires intempestifs). Son ouvrage Le Rouge et or (éditions Flammarion/Rizzoli) est une œuvre de référence pour la poétique du théâtre à l’italienne. Il a consacré un essai intitulé Notre théâtre, La Cerisaie (Actes Sud) à l’œuvre de Tchekhov et un autre au théâtre japonais, L’Acteur qui ne revient pas (Gallimard).

    Il a publié La Scène surveillée et Miniatures théoriques aux éditions Actes Sud, l’anthologie commentée Shakespeare, le monde est une scène et Les Voyages du comédien aux éditions Gallimard, et conçu et dirigé les ouvrages collectifs L’Enfant qui meurt (éditions l’Entretemps) et Les Voyages ou l’ailleurs du théâtre (éditions Alternatives théâtrales).

    Georges Banu était président du Prix Europe pour le théâtre et avait lui-même reçu trois fois le prix du meilleur livre sur le théâtre du Syndicat de la critique ainsi que le grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 2014.

    Dans son dernier ouvrage, Les objets blessés, paru chez Cohen & Cohen éditeurs, Georges Banu avait réuni des objets blessés de son appartement fournissant les preuves des accidents : des statues brisées, des tableaux détériorés, des œuvres calcinées. »

    L'ÉQUIPE DE SCENEWEB

    https://sceneweb.fr/

  • Istrati, écrivain international

    REVUE, FRANCOPHONE, ROUMANIE, PANAÏT ISTRATI, JEAN-PIERRE LONGRELe Haïdouc, Bulletin d’information et de liaison de l’association des Amis de Panaït Istrati, n° 32, 2022

    « On ne connaît pas encore les conséquences que l’intérêt pour Vivekananda, ainsi que celui précédemment pour Bouddha, Tagore ou Gandhi, ont eues sur la pensée d’Istrati. Des recherches ultérieures pourront préciser le rôle que ces lectures ont joué sur ses choix. » Voilà comment Liviu Bordaş, spécialiste des relations entre l’Inde et la culture roumaine, laisse la porte ouverte vers la fin de son texte fort documenté sur les rapports qu’Istrati a entretenus avec l’Inde et sa culture, notamment par l’entremise de Romain Rolland ; la remarquable bibliographie qui complète le tout laisse d’ailleurs toutes possibilités de recherches ultérieures complémentaires.

    Ce premier dossier du nouveau numéro du Haïdouc est suivi d’un article tout aussi documenté de Dana Radler, de l’Université de Bucarest, sur les traductions de Panaït Istrati en langue anglaise. Elle y recense les éditeurs et traducteurs qui ont publié entre 1926 et 2012, aux États-Unis ou en Grande Bretagne, Kyra Kyralina, Oncle Anghel, Présentation des Haïdoucs, Les Chardons du Baragan, Nerrantsoula, La Maison Thuringer etc. Dana Radler conclut : « Ce n’est là qu’une partie du voyage de l’œuvre à travers les continents, par le truchement de plus de 25 langues, grâce aux traducteurs qui ont permis à des millions de lecteurs d’accéder à l’univers istratien. » Un recensement à poursuivre, donc.

    Jean-Pierre Weill, quant à lui, analyse le « pouvoir poétique » de l’œuvre d’Istrati. La poésie, chez le conteur, est contenue dans la puissance musicale de sa prose, dans l’imaginaire, dans le choix de certains mots, dans les titres mêmes de certains récits. « Panaït Istrati ne se donne sans doute pas pour un poète et il est avant tout conteur de ses propres aventures ou de celles de ceux qu’il a rencontrés, mais c’est au poète qu’il incarne, peut-être à son insu, que le lecteur doit son entrée dans l’œuvre. »

    Denis Taurel, dans ses « Débris de gloses errantes », met en pièces, preuves à l’appui, l’hypothèse selon laquelle Istrati serait mort au sanatorium de Filaret. Non, il est bien mort au n° 3 de la strada Paleologu à Bucarest. Rétablissant cette vérité, Denis Taurel exhume, « par la même occasion, quelques textes un peu oubliés. »

    Nous trouvons ensuite l’état des recherches, colloques, parutions, revues qui évoquent notre écrivain. Comme les précédents, un numéro de grande qualité, abondamment illustré, en tête duquel Christian Delrue, directeur de la publication et président de l’association, rappelle ce que celle-ci doit à celles et ceux qui ont récemment disparu (Roger Dadoun, Linda Lê, René Marchisio, Jeanne-Marie Santraud) ; et un numéro qui montre, entre autres, deux émouvantes photos de Panaït et Margareta Istrati à Nice en 1933, accompagnés de l’ami Josué Jéhouda. Un numéro à lire… et à voir.

    Jean-Pierre Longre 

    L’adhésion à l’Association des Amis de Panaït Istrati, qui permet entre autres de recevoir Le Haïdouc, est de 25,00 €. On peut adhérer en écrivant à l’adresse suivante :

    Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Portement, 116, impasse des Iris, 13880 Velaux – France, ou à amisdepanaitistrati@orange.fr

    Pour toute correspondance, s’adresser à : Les Amis de Panaït Istrati, c/o Christian Delrue, 179 rue Duguesclin, 69003 Lyon.

    Sites : 

    www.panait-istrati.com

    www.facebook.com/IstratiHaidouc

     

    Sommaire du n° 32 :

    Éditorial Panaït Istrati, une présence à un monde « où la foi et le rêve remplissent l’existence entière de ses habitants » par Christian Delrue, p. 3

    Istrati, Rolland et les représentants de la « Renaissance indienne » par Liviu Bordaş, p.4

    Connexions transatlantiques : Traducteurs et éditeurs de Panaït Istrati en langue anglaise par Dana Radler, p.15

    Un aperçu du pouvoir poétique chez Panaït Istrati par Jean-Pierre Weill, p.21

    Débris de gloses errantes Istrati est mort chez lui le 16 avril 1935, Strada Paleologu numéro 3 au cinquième étage par Denis Taurel, p.25

    Du côté des universités et de la recherche, p.29

    Présence d’Istrati, p.31

    Brèves et variées, p.37

    Activités de l’association, p.38

    Notices bibliographiques, p.39

    Départs :

    Roger Dadoun (1928-2022), Linda Lê (1963-2022), René Marchisio (1927-2022), Jeanne-Marie Santraud (1922-2021), p.43

    Comité d’honneur, p.47

    Informations pratiques, p.48

  • Poésies sans fin

    Poésie, Roumanie, Radu Bata, Muriel Augry, Cali, Charles Gonzalès, Éditions Unicité, Jean-Pierre LongreRadu Bata, Le Blues roumain, vol. 3, anthologie implausible de poésies. Préambule de Muriel Augry, préface de Cali, mot de la fin de Charles Gonzalès, Éditions Unicité, 2022

    Il y a eu l’anthologie « imprévue », puis l’anthologie « désirée », et maintenant voici l’anthologie « implausible ». Implausible, certes, mais il est bien là, ce troisième volume bourré de poésies de toutes sortes, d’auteurs d’une diversité à peine croyable. Il fallait un lecteur insatiable et averti, un traducteur infatigable et affectueux (il nous le redit : ses traductions sont « hypocoristiques »), un esprit aussi ouvert que celui de Radu Bata pour nous livrer un florilège qui n’a pas d’équivalent dans la langue française.

    Car Le Blues roumain, dans sa surprenante abondance, ses séduisantes sinuosités, son infinie liberté, n'a rien de traditionnel, rien d’académique. À côté des valeurs sûres comme Ana Blandiana, Mircea Cărtărescu, Mircea Dinescu, Paul Vinicius, Nichita Stănescu, Andrei Crăciun et Radu Bata en personne, il y a toutes celles et tous ceux que l’on découvre avec les délices de la nouveauté et l’émotion d’une affection partagée. Oui, il les aime, ses poètes, Radu Bata, et cet amour s’insinue, se répand chez les lecteurs – à des degrés divers, bien sûr, mais sans faux-semblants.

    Ne touchons pas aux textes, ne les déflorons pas à coups de citations arbitraires ou d’analyses érudites (qui toutefois prouveraient, s’il en était besoin, que nous avons affaire à de la poésie au plein sens du terme). Laissons-les nous parler de la vie quotidienne, de la souffrance des âmes et des corps, du temps et de la mémoire ; laissons-les nous chanter les rêves fous et la douce douleur du « dor », l’amour et la tendresse, le bonheur au conditionnel ; laissons-les nous montrer les images paisibles de la nature et les visions fantastiques de l’esprit ; laissons-les nous évoquer la Roumanie avec son passé, sa tsuica, les tramways de Bucarest et son « Paysan du Danube » ; laissons-les nous présenter Eminescu, Mozart, Jung, Breton ou Vlad l’Empaleur ; laissons-les fustiger avec nous les abus de notre époque et espérer un avenir de simplicité, de sincérité, de gentillesse… Voilà, s’il fallait lui trouver une utilité, à quoi sert la poésie. Entre langue roumaine et langue française, « les vers murmurent à travers l’Europe », comme nous le fait entendre Ana Pop Sirbu ; et on en redemande ! Disons-le avec Andrei Crăciun : « Il est naturel que la poésie n’ait pas de fin ».

    Jean-Pierre Longre

    Les auteurs : Luminita Amarie, Alexandru Andrieş, Andreea Apostu, Şerban Axinte, Ana Barton, Radu Bata, Anca-Iulia Beidac, Ana Blandiana, Geo Bogza, Dorina Brânduşa Landén, Emil Brumaru, Ion Calotă, Virgil Carianopol, Ana Căbulea, Mircea Cărtărescu, Denisa Comănescu, Ben Corlaciu, George Coşbuc, Andrei Crăciun, Corina Daşoveanu, Mircea Dinescu, Adrian Diniş, Gabriel Dinu, Adela Efrim, Vasile Petre Fati, Raluca Feher, Irina-Roxana Georgescu, Mugur Grosu, Cristina Hermeziu, Claudiu Komartin, Alexandra-Mălina Lipară, Aurelian Mareș, Mariana Marin, Ioan Mateiciuc, Andra Mateucă, Ştefan Manasia, Ciprian Măceșaru, Marin Mălaicu Hondrari, Rozana Mihalache, Ştefania Mihalache, Andrei Mocuța, Ion Mureşan, Emilia Nedelcoff, Dana Nicolaescu, Felix Nicolau, Andrei Novac, Dana Novac, Cosmin Perţa, Violeta Pintea, Rică Poindronescu, Ioan Es Pop, Savu Popa, Radmila Popovici, Sorina Rîndaşu, Mihai Radu, Petronela Rotar, Carmen Secere, Roxana Sicoe-Tirea, Ana Pop Sirbu, Octavian Soviany, Cătălina Stănescu, Nichita Stănescu, Ioana Maria Stăncescu, Elena Stîngă, Petre Stoica, Robert Şerban, Iulian Tănase, Ioana Tătărușanu, Elsa Dorval Tofan, Tatiana Țîbuleac, Mircea Țuglea, George Vasilievici, Silviu Vergu, Gabriela Vieru, Paul Vinicius, Demetra Vlas, Vitalie Vovc.

    www.editions-unicite.fr

    http://jplongre.hautetfort.com/tag/radu+bata