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Rechercher : Badescu

  • Lucian Blaga

    Blaga.jpgL'Institut Culturel Roumain de Paris et Jacques André éditeur présentent le recueil de textes de Lucian Blaga " Poemele Luminii - Les Poèmes de la Lumière " en édition bilingue, traduits du roumain par Jean Poncet et coédités par Jacques André éditeur et Les éditions Scoala Ardeleana (Editura Şcoala Ardeleană) 


    Avec la participation de:
    Jean Poncet, traducteur
    Horia Badescu, poète
    Dorel Iacobescu, comédien

    Jeudi 9 juin à 19 heures - Institut Culturel Roumain - 1, Rue de l'Exposition, 75007 Paris (Métro: Ecole militaire).

     

    Poemele Luminii - Les Poèmes de la Lumière: chronique à venir ici 

  • L’ombre du temps

    Horia Badescu, Roulette russe, Chants de vie et de mort, peintures d’Anne Slacik, L’herbe qui tremble, 2015

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    « Chaque poème est un battement de cœur

    Dans chaque battement de cœur vit la mort ».

    Ainsi finit le premier poème, qui donne son titre au recueil. L’apparente opposition entre vie et mort, transformée par la plume du poète, n’en est plus une, tant les deux sont étroitement  unies :

    « Heureux sois-tu

    toi dont l’âme est emplie de morts.

    Ils sont là plus vivants

    que jamais. »

    Cette unité commande la thématique centrale, celle du temps, le « vieux Chronos » qui apporte « l’obstination » de la vieillesse, et qui préside à tout : l’ombre et la lumière, la joie et la tristesse, les « comptes obscurs » des jours, des heures, des années, les traces des visages croisés, des sentiments éprouvés, les paysages, la nature, cette nature qui entretient un lien intime et sacré avec l’humanité : le « frère vent », la « sœur pluie », « la poussière qui se souvient », et

    « Le brin d’herbe dans le ventre

    Du frimas

    Avant qu’il ait gagné

    L’immortalité ».

    Oui, l’immortalité que suggèrent les profondes et infinies peintures d’Anne Slacik illustrant le recueil, la langue à la fois limpide et dense de Horia Badescu, et l’épitaphe finale, en une fusion de la vie et de la mort :

    « Même la mort

    pareille à sa bien-aimée

    l’a charmé ! ».

     

    Jean-Pierre Longre

    http://lherbequitremble.fr

     

  • « Syntaxe du silence »

    Poésie, francophone, Roumanie, Horia Badescu, L’Arbre à paroles, Résidences,  Jean-Pierre LongreHoria Badescu, Le poème va pieds nus, Résidences de l’Arbre à paroles, 2016 

    Le nouvel ouvrage de Horia Badescu est composé de trois recueils : « Le poème va pieds nus », « La trace de l’oiseau » et « Les poèmes mosans ». Si chacun a sa dominante propre (disons l’art poétique pour le premier, la nature et le corps pour le second, la « Wallonie, terre de poésie » pour le troisième), l’ensemble est traversé par des motifs communs qui permettent un cheminement sensible parmi les vers. En particulier un motif double, un couple indissociable qui mène le cortège de la vie et de la mort : la parole et le silence, voire le « silence de la parole ».

                                          « Les mots sont miens :

                                          je suis leur silence

                                          dans ton âme. ».

    Une parole libérée et un silence éloquent qui n’excluent pas les évocations du corps, de la chair, de la nature animale ou végétale, qui n’excluent pas, parfois, la violence de l’expression et le constat de la désolation du néant.

                                          « Allume en toi

                                          le silence !

                                          tu verras tout autour

                                          les ossements des paroles,

                                          les vestiges du big-bang

                                          de chaque jour. ».

    Et si le volume, d’un recueil à l’autre, peut se lire en un seul et vaste élan, chaque poème, dans son parcours individuel et dans sa marche « pieds nus » sur la page, est, comme « chaque jour », unique, formant un univers à lui seul :

                                          « dans combien de dimensions

                                          vit le poème ? ».

     

    Jean-Pierre Longre

    www.maisondelapoesie.com  

  • La vie par les mots

    Poésie, francophone, Roumanie, Horia Badescu, Éditions Petra, Jean-Pierre LongreHoria Badescu, Celui qui reste debout, Éditions Petra, 2021

    La poésie de Horia Badescu est à la fois dense et lucide, fluide et paradoxale, et ce nouveau recueil le confirme en trois mouvements. Le premier, « Été indien », mène « au bout de l’horizon », par un chemin où « le silence qui bouillonne de paroles » nous laisse voir « la lumière sombre de l’hiver », sentir le sable brûlant, attendre l’automne ou « un éclair d’été », tout en sachant qu’au-delà de l’amour « le néant marchande notre peau » :

                       « Aime-moi comme si la mort était toute proche,

                       aime-moi avec la mort dans tes yeux ! »

    Dans le second mouvement, « Vivre jusqu’à lundi », les vers proposent un itinéraire au fil de la semaine, de la naissance du jour et de l’enfant jusqu’à l’acceptation du poids de l’existence (« Il faut vivre »). En chemin, c’est l’amour qui illumine les jours et les nuits, et de l’union entre les corps et la nature naît un érotisme vibrant, chantant par exemple

    « les chênes forts

    de ses cuisses

    et le pré affamé

    de son ventre »,

    avec çà et là quelques accents éluardiens (de ceux de Capitale de la douleur) :

                                « une lumière pure enveloppe

                                Le noyau du monde ».

    Le troisième mouvement, qui a donné son titre au recueil, est celui qui dénonce le plus obstinément la violence de la mort et qui exprime le plus fermement la lutte pour la dignité (« Notre orgueil rester jusqu’à la fin debout ») et contre le néant :

                                « Ne demande jamais

                                comment tu mourras ».

    Et même s’il faut s’y résigner,

                                « dans ce siècle terrible

                                il n’est pas indifférent d’apprendre

                                comment la mort en toi va pénétrer ! »

    C’est au vrai poète qu’il est donné de « rester debout ». Car il a pour lui le langage des mots, et « seul le mot, le mot seul reste vivant ». Dans sa fructueuse recherche esthétique et existentielle, Horia Badescu nous ouvre « la cage des mots », et peut nous dire :

                                « Les mots je vous les offre

                                et je me donne à vous

                                comme à celui qui m’attend au bout

                                du chemin. »

     

    Jean-Pierre Longre

    www.editionspetra.fr